Agression d'une prof à Combs-la-Ville: le lycéen condamné à 5 mois de prison avec sursis
Haut de survêtement noir à bande fluo, cheveux bouclés en bataille, face au juge, le jeune lycéen filmé en train d'agresser sa prof à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) a souvent la tête baissée, parle avec des phrases courtes, parfois sans articuler, comme un élève qu’on sermonne. "Vous êtes censé faire quoi en cours?", demande la juge. "Apprendre", répond-il banalement.
Si la question se pose c’est parce que ce jour-là, la classe de ce lycée professionnel de Combs-la-Ville est très agitée. Les élèves poussent des cris d’animaux "une pratique courante", selon les professeurs de ce lycée.
Mais Yassine l'accusé, va cette fois trop loin, et à l’audience, le garçon n’arrive pas à s’en expliquer justifie maître Cieslewicz son avocat: "Il s'est peu exprimé parce qu'il avait beaucoup de mal à parler. Je défie quiconque ayant subi un tel lynchage médiatique de parler aisément devant un tribunal. Durant sa garde à vue, il s'est clairement exprimé pour dire qu'il était profondément désolé pour la victime même si cela n'a pas été évident à l'audience".
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Deux autres élèves jugés le 23 novembre
Il écope de 5 mois de prison avec sursis probatoire. Donc il n’ira pas en détention, sauf s’il ne fait pas ses travaux d’intérêts généraux ou s’il ne respecte pas ses obligations comme celle de soigner son problème de violence ou d’indemniser la professeure.
Le lycéen s'en était pris à sa prof qui tentait de l'empêcher de sortir de la classe en la projetant à terre en ouvrant violemment la porte de la salle. La scène avait été filmée, diffusée sur les réseaux sociaux et largement reprise dans les médias.
"Sa rescolarisation se fera dans un établissement spécial, j'y veillerai, de façon à ce que, aussi bien sur le plan pénal que sur le plan disciplinaire, nous soyons extrêmement fermes et stricts et cette affaire en est une des démonstrations", a assuré mardi le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer.
Dans cette affaire, deux autres élèves mineurs, poursuivis pour avoir filmé et diffusé sur les réseaux sociaux l'altercation, seront jugés le 23 novembre.
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