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Antisémitisme: "Les présidents d'université ne font preuve d'aucune faiblesse, c'est tolérance zéro"

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Lamri Adoui, président de France Universités et de l'université Caen Normandie, assure ce jeudi au micro de RMC que les établissements sont plus que vigilants concernant les actes ou propos antisémites d'étudiants.

Six mois après les attentats du 7 octobre 2023, France Universités avait recensé 67 actes antisémites au sein des établissements d'enseignement supérieur, soit deux fois plus que lors de l'année universitaire 2022-2023. Début 2025, le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste déclarait à l'AFP que "360 signalements" avaient été réalisés pour "des incidents liés au conflit israélo-palestinien" depuis l'attaque du Hamas, précisant toutefois que le "caractère antisémite" n'est pas - pour la plupart du temps - "caractérisé".

Pas de chiffres précis donc en ce mois de septembre 2025 mais "aucune faiblesse" et "tolérance zéro" de la part des présidents d'université, assure ce jeudi sur RMC Lamri Adoui, président de France Universités et de l'université Caen Normandie, qui évoque un "antisémitisme d'atmosphère."

Une "réunion" et pas une "convocation" avec le ministre

Ce dernier, comme ses collègues, s'entretiendra ce midi avec le ministre Philippe Baptiste. Une "réunion" et pas une "convocation", assure-t-il, mais qui aura pour sujet notamment les messages antisémites écrits par des étudiants de Sorbonne Université et Paris 1 Panthéon Sorbonne, au sein de boucles Whatsapp.

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"Les présidents de ces deux universités ont eu la bonne réaction, signalement au procureur de la république et saisie des sections disciplinaires et le fait d’écarter de façon conservatoire les étudiants concernés", a-t-il réagi dans Apolline Matin. "C’est aux commissions et sections disciplinaires de décider si l’exclusion est temporaire ou définitive, il y a tout un panel de sanctions possibles", précise Lamri Adoui.

Une loi qui doit entrer en application

La loi du 31 juillet 2025 relative à la lutte contre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur, qui doit toujours rentrer en application, prévoit "d'intégrer la formation "à la lutte contre l'antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine" parmi les missions des écoles, collèges et lycées et des établissements d'enseignement supérieur, publics comme privés". "Nous nous sommes battus pour que cette loi passe dans la session parlementaire avant l'été", fait savoir Lamri Adoui, qui précise que les présidents d'université ont "participé à la construction de cette proposition de loi."

"Un retour à la sérénité est possible je l’espère, l’université est un lieu où doit s’exprimer le débat, constructif, équilibré et pluriel c’est le rôle de l’université qu’elle soit traversée par des fractures qui s’expriment dans la société", estime le président de l'université de Caen.

LM