Appel à la grève dans l'éducation pour un protocole sanitaire renforcé: quelle sera la mobilisation?

Sophie Grenon, directrice d'école dans l'Indre, était sur RMC. Elle explique les difficultés à faire classe depuis ces derniers mois.

Malgré un renforcement du protocole sanitaire dans les lycées pour enrayer la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, plusieurs syndicats d'enseignants ont maintenu leur appel à la grève mardi, notamment pour que les collèges bénéficient des mêmes mesures. 

Les syndicats estiment notamment que la "situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées" et demande au ministère de "procéder dès à présent au recrutement de personnels, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours".

Confronté à la grogne naissante de ses personnels, le ministre de l'Education avait annoncé la semaine dernière de nouvelles mesures pour limiter les risques de contamination dans les lycées, notamment en autorisant davantage de cours à distance, à condition de conserver au moins 50% d'enseignement en présentiel pour chaque élève. Toutefois, la mesure ne concerne pas les collèges ou les écoles primaires: une mesure aujourd'hui demandée par les syndicats.

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Jean-Michel Blanquer l'a balayé vendredi dernier d'un revers de main, estimant qu'il est "plus facile" de maintenir les élèves dans une seule classe, car ils n'ont pas d'enseignements de spécialité. Les élèves sont également "plus jeunes" et posent selon lui "moins de problèmes de contamination", et la densité des collèges est "en général moins forte" que celle des lycées. 

Alors à quoi s'attendre? L'intersyndicale FSU, FNEC-FP-FO, CGT, Educ'action, SNALC, SUD et SNCL-FAEN a appelé à cesser le travail. Selon elle, "certains collèges de l'académie de Toulouse et Créteil étaient mobilisés dès lundi et ils continueront mardi".

Si les syndicats ont du mal à estimer l'étendue du mouvement de grève, ils pensent qu'il sera suivi de près au collège. L'école primaire sera également touchée par le mouvement, après l'appel à la grève lancé le Snuipp-FSU, premier syndicat du secteur, qui estime que le mouvement pourrait être particulièrement suivi en région parisienne et à Marseille. 

Sur RMC, Sophie Grenon, institutrice et directrice d'école dans l'Indre, est mobilisée. Elle confie faire grève "pour essayer de laisser les écoles ouvertes le plus longtemps possible" et dénonce des "conditions d’accueil des élèves pas dignes d’un service public":

"Rien n’est mis en place pour que les écoles puissent rester ouvertes. Le protocole mis en place depuis la rentrée est très allégé: rien n’a été fait par le ministère depuis le dernier confinement pour que les conditions sanitaires sont assurées (...) Le mépris et l’inconséquence du ministère sont absolument incroyables. Depuis le premier confinement aucune leçon n’a été tirée, rien n’a été mis en place" a-t-elle témoigné, avec émotion, sur RMC.

Xavier Allain