Appels à la démission, mise en retrait: l'affaire Mathias Vicherat cause des remous à Sciences Po

Le directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, a proposé ce lundi sa mise en retrait provisoire, après avoir été entendu par la police dans une affaire de violences conjugales.
Son ex-compagne assure que Mathias Vicherat l'a poussée au sol lors d'une altercation qui s'est produite dans la rue. Le directeur de Sciences Po s'est lui aussi présenté aux policiers et dénoncé une claque reçue. Les deux ont été placés en garde à vue le 3 décembre avant d'être remis en liberté le lendemain. Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris.
Dans un message adressé à l'école, que RMC a pu consulter, le directeur de l'école a contesté les actes de violences rapportés par la presse et les réseaux sociaux et rappelle qu'aucune plainte n'a été déposée par son ex-compagne.
"On ne peut pas faire comme s'il ne s'était rien passé"
Quand elles ont reçu le message de leur directeur annonçant sa mise en retrait, ces étudiantes à Sciences Po ont poussé un ouf de soulagement: "C'est le minimum! On était contentes qu'il n'y ait pas rien eu comme réaction. On ne peut pas faire comme s'il ne s'était rien passé", jugent-elles.
Des affiches réclamant la démission de Mathias Vicherat sont toujours accrochées dans les couloirs de l'école de la rue Saint-Guillaume. Cette mise en retrait temporaire n'est pas suffisante pour plusieurs syndicats, comme l'Union étudiante que représente Geoffroy Brocart.
"On continue à penser que Mathias Vicherat devrait tout simplement démissionner car la confiance est rompue et que les accusations portées contre lui sont très graves et incompatibles avec son rôle à la tête de Sciences Po", estime-t-il.
Présomption d'innocence bafouée?
Un retrait provisoire de Mathias Vicherat, alors même qu'il n'y a pas de plainte: l'avocat Dylan Slama dénonce une dérive inédite.
"A mon sens, c'est scandaleux, un précédent extrêmement grave. Si on accepte ça aujourd'hui, je crains que l'on rentre dans une société où n'importe qui peut devenir suspect", avance-t-il.
La mise en retrait du directeur de Sciences Po doit encore être validée par les différentes instances de l'établissement.