Baccalauréat: la rétention des copies par les professeurs fait débat
La rétention des copies du bac est-elle un bon moyen de protester contre la réforme du bac ? Les résultats doivent être publiés vendredi matin, avant les sessions d’oral de rattrapage la semaine prochaine. Mais certains enseignants correcteurs ont décidé de ne pas rendre les copies. Pour obliger Jean-Michel Blanquer à négocier sur la réforme du bac. Un peu plus de 120.000 copies seraient concernées.
C’est le décompte effectué par le collectif "Bloquons Blanquer" et qui se base sur les assemblées générales organisées dans toutes les académies. Sont principalement concernées les copies de philo, d’histoire-géo et de sciences. Le dernier délai pour rentrer les notes, c’était mardi midi. Mais certains enseignants correcteurs ont voté la rétention.
"Nous sommes droits dans nos bottes nous avons le droit dès lors que nous sommes grévistes"
C’est-à-dire qu’ils ne veulent ni rentrer les notes ni rendre les copies tant que Jean-Michel Blanquer ne rouvrira pas les négociations. C’est leur seul moyen de pression à en croire Camille, professeur de philosophie à Paris.
"C'est le seul levier qu'on a. On en est là parce que nous y avons été contraints jamais nous avons été entendus. Nous sommes droits dans nos bottes nous avons le droit dès lors que nous sommes grévistes. J'ai mon fils qui passe le bac, il s'en moque, il est comme moi il me soutient. Ils savent que si ce n'est pas eux ce seront leurs petits frères."
Jean-Michel Blanquer assure que chacun aura ses résultats en temps et en heure. Il ne veut pas croire que les professeurs qui ont selon lui "une grande conscience professionnelle et qui ont préparé avec passion leurs élèves au bac aient envie de contribuer au sabotage de l’examen".
"La réforme du lycée ça fait longtemps qu'elle est en gestation. C'est un peu tard d'arriver aujourd'hui et de dire 'non'"
Si jamais c’est le cas, le ministère contactera les correcteurs pour les rappeler à l’ordre. Il fait aussi savoir que ceux qui ne rendent pas les notes seront considérés comme grévistes, non pas le jour même, mais à partir du moment où ils ont récupéré les copies. Ce qui veut dire pour certains, quasiment 15 jours sans salaire. Et c’est bien normal pour Samuel Delalande, président de l’association de parents d’élèves de l’enseignement libre à Dijon.
"On a des parents et des élèves qui sont particulièrement en stress en ce moment. On trouve pas responsable de procéder à la rétention des notes. Il y a des inquiétudes qui nous incitent à nous mobiliser pour dire non à la rétention des notes. La réforme du lycée ça fait longtemps qu'elle est en gestation. C'est un peu tard d'arriver aujourd'hui et de dire 'non'."
S’ils n’obtiennent pas gain de cause en ce début d’été, certains enseignants se disent prêts à se mettre en grève dès la rentrée de septembre.