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Éducation

"Beaucoup d’appels, d’insultes": le harcèlement scolaire, violence répétée et quotidienne

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Un sondage Ifop révèle ce jeudi qu'un jeune sur cinq déclare avoir été victime de violences physiques, verbales ou psychologiques de manière répétée, tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Un fléau qui se constate directement à la sortie des établissements scolaires.

C'est la 8e journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, ce jeudi. Dans ce contexte, on apprend qu’un jeune sur cinq déclare avoir été victime de violences physiques, verbales ou psychologiques de manière répétée, tous les jours ou plusieurs fois par semaine, dans un sondage de l'Ifop.

À la sortie d'un établissement de Colombes, dans les Hauts-de-Seine, quasiment tous les élèves ont une histoire de harcèlement à raconter. Derrière le portail de cette cité scolaire d'un milieu aisé, quasiment chaque élève rencontré a été harcelé, harceleur ou témoin de ces situations.

“J’ai été harcelée en sixième. C’étaient beaucoup d’appels, d’insultes, etc.”, confie une jeune fille. “Même en classe des fois, quand le prof a le dos tourné, c’est trop”, dénonce un autre.

“Je suis mat de couleur de peau et je ne cours pas très vite. Du coup, ils se moquaient de moi en me disant que j’étais lente et que je courais comme un lamantin. Je l’ai mal pris et maintenant, je me trouve grosse”, confie une autre lycéenne.

Une prise de parole rare chez les collégiens

Et les moqueries ont repris cette année. Les élèves citent des propos blessants, délictueux. La timidité, le physique ou encore l'attitude sont aussi visés.

“Il peut y avoir des surnoms pour des personnes que l’on ne connaît pas. Moi, je l’ai fait. Il y avait quelqu’un qui avait un mono-sourcil et on l’appelait barrette. On sait que la personne en a beaucoup souffert et c’est un peu dur”, reconnaît un élève.

Un autre se voit plutôt dans l’autre camp. “Je fais partie de ceux qui se font plus embêter notamment parce que je ne m’habille pas comme tout le monde, ce n’est pas conforme”, explique-t-il.

Les collégiens rencontrés eux préfèrent garder le silence. Statistiquement, ce sont les premières victimes. Mais seulement une victime sur deux révèle les faits au moment des violences.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours