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"C'est de la discrimination": 13.800 élèves sans place au collège ou au lycée

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Une maman inquiète a contacté RMC, car son fils n’a pas pu faire sa rentrée dans son lycée en septembre, faute de place. À ce jour, plus de 13.800 élèves n’ont toujours pas d’affectation, et les syndicats dénoncent une injustice.

Paola a contacté RMC pour partager sa colère. Son fils Rafael aura 18 ans ce samedi, mais il n’a pas la tête à faire la fête. Il a loupé son bac général l’année dernière, et pour ne rien arranger, il n’a pas de place au lycée dans lequel il a fait toute sa scolarité.

Fin juillet, quand sa mère Paola s’y rend pour le réinscrire, elle apprend qu’il n’est pas prioritaire et qu’elle doit chercher ailleurs. Les cours ont repris il y a près de trois semaines, Rafael est à la maison et Paola est désespérée.

“Je suis désespérée, en colère… Rafael, ça fait trois ans qu’il est dans le même lycée, donc je ne comprends pas comment on peut ne pas reprendre un élève”, explique-t-elle au micro de RMC.

Elle poursuit: “En plus, c’est son premier redoublement. C’est de la discrimination. Il est déprimé, il est tout seul à la maison puisque je travaille… Il a demandé à un de ses copains de lui donner ses cours. Mais ça ne va pas durer toute l’année non plus, ce n’est pas possible”.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Ça nous concerne : Collège/Lycée, 13 800 élèves toujours sans affectation - 19/09
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Des "explications" inaudibles pour les parents

Paola a appelé tous les lycées de Cannes, où elle vit. Sans succès. Seule solution proposée par l’académie: changer de filière ou suivre des cours par correspondance. Aujourd’hui, un lycéen ne semble plus avoir le droit à une deuxième chance, parce qu’il n’y a déjà pas suffisamment de places pour ceux qui doivent entrer au collège ou au lycée.

À ce jour, plus de 13.800 élèves n’ont toujours pas d’affectation, principalement dans la filière professionnelle. Cette voie, revalorisée depuis une réforme l’an dernier, attire de plus en plus de candidats. Et c’est tant mieux, sauf si les moyens ne suivent pas. C’est ce que dénoncent les syndicats d’enseignants, les associations de parents d’élèves, mais aussi la Défenseure des droits. Claire Hédon s’est saisie du sujet il y a deux ans déjà. Elle pointe du doigt une rupture d’égalité intolérable.

Mais alors, comment le ministère de l’Éducation nationale justifie cette situation hallucinante? Les déménagements et les redoublements compliqueraient tout. Une explication évidemment inaudible pour les parents et les élèves qui attendent.

L’année dernière, la Défenseure des droits a pourtant fait des recommandations: anticiper les affectations pour que tout soit bouclé avant la fin de l’été, organiser des permanences dans les rectorats pendant les vacances. Des coups d’épée dans l’eau puisque le gouvernement n’a rien mis en place.

Pour interpeller, lancer l’alerte sur un sujet qui vous concerne, une adresse : canousconcerne@rmc.fr

Amélie Rosique