"C’est mieux qu’un mois sans prof": des visioprofs utilisés pour pallier les absences d'enseignants

Ils étaient cinq en 2022, dans une académie uniquement. Ils sont une quarantaine aujourd’hui, répartis dans quatre académies. Les "visioprofs", pour remplacer les enseignants absents, se démocratisent.
Zones rurales isolées, difficultés de recrutement des enseignants, régions aux loyers élevés du côté de la Suisse: les académies de Nancy-Metz, Grenoble, Lyon et Aix-Marseille ont décidé, en toute discrétion pour certaines, de recourir à quelques remplaçants numériques.
"Pas la panacée"
Alors, comment ça se passe? D’un côté, une classe de collège ou de lycée encadrée par un surveillant et devant un écran. De l’autre, un professeur, à quelques dizaines de kilomètres de là, qui leur donne un cours. Dans l’académie de Grenoble, par exemple, 13 professeurs remplaçants volontaires en lettres, mathématiques ou économie donnent leurs cours à distance. La priorité: les classes de lycée avec examens de fin d’année.
"Ce n’est pas la panacée évidemment, mais c’est mieux qu’un mois sans prof de lettres l’année du bac de français" confie à RMC le communicant d’un rectorat. Des remplacements de sept semaines maximum, "le temps de trouver un remplaçant en présentiel" explique-t-on.
Parents d'élèves et syndicats remontés
Du côté des syndicats enseignants ou de l’association de parents d’élèves FCPE, "on en pense que du mal car enseigner, ça se construit sur des échanges et des interactions" et on est surtout très méfiants car "les remplacements à distance, c’est la facilité".
Impossible de savoir si ce dispositif va encore être étendu, preuve que le sujet est inflammable. L’an dernier, dans l’académie de Nancy-Metz, ces "visioprofs" ont donné 900 heures de cours à distance, dans 23 établissements différents.