RMC
Éducation

Collège: un accueil de 8h à 18h dans les quartiers sensibles, est-ce vraiment possible?

placeholder video
Si les parents d'élèves semblent plutôt bien accueillir la proposition d'Emmanuel Macron de création d'un accueil permanent de 8h à 18h pour les élèves, dans les collèges en zone d'éducation prioritaire, de nombreuses interrogations concernant la mise en oeuvre de cette proposition subsistent tout de même.

Une idée réalisable dans les faits? Emmanuel Macron a annoncé ce lundi que les collèges allaient être progressivement ouverts de 8h à 18h et la maternelle accessible dès l'âge de deux ans dans les quartiers d'éducation prioritaire, à commencer par Marseille, pour lutter contre "l'inégalité scolaire". Cette initiative aura ensuite vocation à être généralisée à tous les quartiers dits sensibles en France, a-t-il dit.

"L'inégalité scolaire se crée dans ces temps où l'enfant a été renvoyé chez lui", a souligné le président. "Au collège, la bataille est de pas (laisser) décrocher les jeunes en sixième", a-t-il insisté.

"A partir de 15h parfois, des jeunes sont laissés à la rue"

Accueillir les collégiens de 8h à 18h, c'est une mesure intéressante de prime abord pour Laurent Zameczkowski, le porte-parole de la PEEP, associations de parents d'élèves.

"Pour les parents qui travaillent aujourd'hui, ça reste beaucoup plus rassurant. Vous vous retrouvez avec des emplois du temps qui sont des fois 'à trous' et on voit souvent des élèves jeunes qui à partir de 15h sont dans la rue", note-t-il.

Mais il regrette que cette proposition se limite aux zones d'éducation prioritaire. Il se questionne aussi sur la mise en place. "Encore faut-il que les bâtiments s'y prêtent et avoir le personnel pour accueillir les élèves. On a déjà des problèmes de remplacements d'enseignants, mais également d'assistants d'éducation", regrette-t-il.

"Actuellement, on n'a pas les moyens de faire tout ça à grande échelle"

Ces doutes, ils sont partagés par Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat des enseignants du collège lycée.

"Pour les élèves qui termineraient plus tôt: qui va les prendre en charge, pour faire quoi? Le président de la République a parlé de devoirs, ou de soutien, mais actuellement on n'a pas les moyens de faire tout ça à grande échelle", souligne-t-elle.

Sophie Vénétitay s'inquiète aussi d'un autre point: l'impact de ce nouveau rythme sur les élèves et sur leur apprentissage pour ces 300 établissements potentiellement concernés d'ici 2027.

L'année ne se terminera plus en mars pour les terminale?
Concernant les terminales au lycée, le chef de l'Etat a aussi annoncé que des mesures allaient être prises dès la rentrée pour éviter que l'année scolaire ne tourne court trop vite, répondant ainsi aux critiques de nombreux professeurs. "Qu'il y ait plus de contrôle continu est plutôt une bonne chose, que l'année scolaire se finisse si tôt sur certaines épreuves est plutôt un problème", a-t-il concédé.

Cassandre Braud (édité par J.A.)