Conférence annulée à la fac de Lille: "François Hollande est responsable parce qu'il participe à un système qui a mené à l'acte de notre camarade"

Protestant contre la précarité, environ 200 étudiants ont envahi un amphithéâtre de la faculté de Lille-2 où l'ancien président de la République François Hollande, devait donner une conférence.

"Hollande casse-toi", "Hollande assassin"... L'ancien Président n'était pas encore arrivé lorsque 200 étudiants ont forcé les portes d'un amphithéâtre de l'université de Lille 2 où l'ex-chef de l'Etat devait donner une conférence. Les protestataires en ont profité pour arracher des pages de son dernier livre. Très vite, les organisateurs ont pris la décision de reporter la conférence.

"C’était extrêmement violent. Les micros ont été arrachés pour empêcher les prises de paroles, les ouvrages ont été saccagés et déchirés. Je pense que s’ils avaient voulu les brûler ils l’auraient fait", raconte Jean-Philippe Derosier, professeur de droit à l'université Lille-2. "Je comprends parfaitement leur colère mais ce n’est pas une raison pour empêcher qu’un échange puisse intervenir", poursuit-il.

Colère généralisée

À l'origine de la manifestation, le syndicat étudiant Solidaires, protestant notamment contre la précarité étudiante cristallisée par l'immolation d'un jeune de 22 ans devant le Crous de Lyon: "J’en ai franchement rien à cirer que quelques étudiants n’aient pas pu voir François Hollande. On a un étudiant aujourd’hui qui est entre la vie et la mort et un état qui ne répond pas. François Hollande, il n’est pas responsable personnellement, il l’est parce qu’il participe à un système qui a mené à l’acte de notre camarade", explique Léo militant d’extrême-gauche qui était parmi les manifestants.

"Qu’il y ait un mouvement ne m’a pas surpris, la manifestation était tout à fait légitime", a assuré François Hollande ce mercredi matin sur RMC. "Mais il y a avait 1500 étudiants rassemblés-là qui voulaient débattre. Peut-être avaient-il des questions sur la précarité auxquelles j’aurais pu répondre. Mais un tout petit groupe a saccagé le lieu et a déchiré des pages de livres, ce qui rappelle des images et a une responsabilité politique", a regretté le président de la République 2012 à 2017.

Pierrick Bonno (avec Guillaume Dussourt)