Crise des vocations chez les professeurs des écoles: "Il y a une vraie problématique salariale"
Prof, le plus beau métier du monde? Plus vraiment selon l'enquête du syndicat Snuipp-FSU. Depuis la rentrée, 2.000 postes ne seraient pas pourvus faute de professeur des écoles disponible. L'enseignement en primaire ne séduit plus. Le syndicat a fait les comptes: il y a 12 ans, 94.000 candidats se présentaient au concours de professeur des écoles, en 2017, ils étaient 71.000.
Francette Popineau, secrétaire général du Snuipp-FSU, pointe les différentes raisons de ce désamour:
"On a aujourd'hui une vraie problématique salariale. On recrutait à bac +3, aujourd'hui, on recrute à bac +5 ce qui nécessite qu'on paie les gens en fonction de la qualification. Au bout de 15 ans, d'ancienneté on est à 1.200 euros par mois de moins qu'un homologue européen. Il y a aussi les conditions d'exercice du métier qui pèsent dans la balance. Il y a le travail visible, mais il y a tout le travail invisible qui est comptabilisé à 44 heures hebdomadaires aujourd'hui pour un enseignant".
"Je travaillais énormément"
Symbole de cette désaffection, le nombre record de professeurs stagiaires qui démissionnent à l'issue de leur année de formation. 723 l'an dernier, chiffre qui a triplé en 5 ans. Barbara qui voulait être institutrice, fait partie de ces démissionnaires: "Je savais que je m'engageais dans un métier qui payait mal mais je me disais que c'était un métier-passion. Une fois dedans je me suis rendue compte de ce que ça impliquait en terme de temps consacré, les soirées, les week-ends, je travaillais énormément. Et si on ramène ça au taux horaire, c'est incroyable. J'étais passionnée mais c'était trop lourd pour que j'ai un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Si je voulais bien faire mon métier, je laissais tomber ma famille".
Tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne: les académies de Créteil, d'Amiens ou de Guyane sont celles où il manque le plus de nouveaux enseignants.