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Éducation

Dans les crèches, une prise de conscience mais peu de changements depuis deux ans

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Le rapport parlementaire sur les crèches est rendu public ce lundi, après six mois d'auditions et d'enquête. Il avait été lancé après la mort par empoisonnement d’un bébé dans une crèche privée de Lyon, en juin 2022. Une affaire qui avait mis en lumière les nombreux dysfonctionnements dans ces établissements. Mais selon ce rapport, la situation ne s'est pas beaucoup améliorée.

Après six mois d'enquête, le rapport parlementaire sur les crèches et leur qualité d'accueil arrive ce lundi à l'Assemblée nationale pour être voté. Ce travail avait été lancé après la mort par empoisonnement d’un bébé dans une crèche lyonnaise en juin 2022.

Depuis, le secteur a largement été épinglé pour ses dérives. Maltraitance sur les bébés, manque de moyens, d'encadrement… Les lacunes sont nombreuses. Même si la prise de conscience a eu lieu, dans les faits, peu de choses ont changé en deux ans.

En effet, il y a eu peu d'évolutions, si ce n'est peut-être sur les contrôles, plus nombreux depuis deux ans. En particulier sur les grands groupes privés de micro-crèches, les plus pointés du doigt au sujet de la maltraitance des bébés. Pour Cyrille Godfroy, co-secrétaire général du syndicat national des professionnels de la petite enfance, le sujet n'est plus tabou.

“Les contrôles s’amplifient parce que bien souvent, les incidents sont remontés plus facilement par les parents et les professionnels. Le contrôle, c’est une chose, mais des moyens pour pouvoir aussi pallier la difficulté sont encore loin d’être mis en place”, estime-t-il.

Un manque de personnel criant

Les difficultés subsistent, car le secteur n'est toujours pas suffisamment attractif. Une revalorisation entre 100 et 150 euros a été annoncée par le gouvernement pour le personnel de crèches, mais ça ne concerne pas le privé. Une pénurie de main d'œuvre qui empêche un bon encadrement des bébés.

Le nombre d'enfants pris en charge par chaque adulte est toujours trop élevé pour Émilie Philippe, porte-parole du collectif “Pas de bébé à la consigne”.

“On ne peut imaginer ne serait-ce qu’un temps de repas si on a cinq ou six bébés seuls. En tant que professionnel, on se rend bien vite compte qu’on ne peut pas suivre le rythme dont ils ont besoin à cet âge-là”, assure-t-elle.

En Île-de-France, 4 berceaux sur 10 sont vides dans les crèches, faute de personnel pour s'en occuper.

Lucas Lauber avec Guillaume Descours