"Des coups de feu à quelques mètres de la cour de récréation": des directeurs d'écoles de Nîmes dénoncent l'insécurité
C’est un cri d’alarme que poussent les directeurs et directrices des écoles du Chemin-Bas d'Avignon et du Clos-d'Orville à Nîmes. Ils sont, en effet, confrontés depuis de nombreuses semaines à une montée de l’insécurité dans ce quartier de la ville. Ils ont décidé d'alerter directement le président de la République, Emmanuel Macron.
“On est neuf directeurs et directrices d’écoles à s'être tournés par désespoir, mais aussi pour montrer notre mobilisation constante et notre refus d’abandonner la partie. On a écrit au président de la République pour lui dénoncer ce qui se passe et mettre à sa connaissance ce qui se passe dans nos quartiers depuis maintenant longtemps”, affirme sur RMC Christophe Boissier, directeur de l’école élémentaire Georges-Bruguier.
Selon lui, la situation est grave, car l’insécurité est permanente. Il affirme que ni les familles des élèves ni les professeurs eux-mêmes ne peuvent travailler et vivre normalement dans ce quartier.
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“D’abord, nos élèves ont peur. Ils dorment mal, ils font des cauchemars, ils ne veulent plus venir à l’école. Les parents ont des doutes quant à leur sécurité. Et le problème de sécurité va même jusque dans l’école parce que quand il y a des intrusions, c’est dans l’école, mais il y a aussi l’insécurité pour amener ses enfants à l’école. Les enfants ne peuvent plus sortir dans le parc le soir, les parents ne viennent plus assister au conseil d’école parce qu’ils ont peur de circuler dans les rues adjacentes à l’école”, dénonce-t-il.
Une situation qui ne change pas
Il dresse un paysage inquiétant de ce qu’il peut entendre où voir dans le quartier.
“Il y a des tirs réguliers à quelques mètres de l’école, il y a des invectives, il y a des personnes qui font des permanences et qui hurlent à tout-va lorsqu’un véhicule de police arrive. Donc ce sont ces conditions-là qui perturbent nos élèves. Nos élèves fréquentent et vivent au milieu de ça toute la journée”, explique-t-il.
S’ils ont décidé de s'adresser directement au président de la République, c’est parce que ces professeurs, et directeurs d’établissement ont le sentiment de ne pas être entendus.
"On alerte depuis de nombreuses années par des dépôts de plaintes, on s’est adressé à monsieur le maire, au préfet. On nous a rappelé le nombre d’opérations, d’interpellation. Mais au fond rien ne change fondamentalement dans la vie de nos quartiers”, regrette Christophe Bruguier.