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Éducation

Des stages pour les élèves de seconde fin juin: pourquoi de nombreux jeunes sont dans l’impasse

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Après les émeutes au début de l’été dernier, le gouvernement a décidé d’envoyer les élèves de seconde en stage dans des entreprises pour deux semaines à la fin du mois de juin. Mais il manque beaucoup d’offres.

C'était l'une des mesures du gouvernement pour "reconquérir le mois de juin". Une mesure mise en place après les émeutes du début de l'été dernier et dont on n’entend plus beaucoup parler depuis: imposer à tous les élèves de seconde, générale et technologique, deux semaines de stage à partir du 17 juin. Objectif: occuper les jeunes, à la fin de l'année scolaire, et les rapprocher de l'emploi. Sauf qu'à un mois de l'échéance, de très nombreux élèves n'ont pas encore trouvé de stage. Les entreprises ne peuvent pas tous les accueillir et les enseignants n'ont pas le temps pour les encadrer...

Les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves dénoncent une fausse bonne idée. D'abord parce que le mois de juin est déjà très embouteillé pour les recherches de stage. C'est le moment où les élèves de 3e et tous les lycéens professionnels cherchent des entreprises pour les accueillir. Résultat: pas assez d’offres.

Depuis l'ouverture de la plateforme gouvernementale "1 jeune 1 solution", seules 40.000 entreprises ont publié une offre. Il en faudrait 14 fois plus pour accueillir tous les élèves de seconde. Des élèves qui doivent donc compter sur le réseau de leurs parents. Avec encore des inégalités, dénoncent les syndicats.

Les indiscrets : Pas assez d'offre de stage pour les élèves de seconde - 16/05
Les indiscrets : Pas assez d'offre de stage pour les élèves de seconde - 16/05
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"Les professeurs ne sont pas là pour faire du gardiennage"

L'idée de départ de rapprocher les jeunes de l'emploi était bonne, défend tout de même un syndicat de parents d'élèves. Mais le constat est là. Dans certaines académies, plus de 25 élèves par classe n’ont toujours pas de stage. S’ils n’en trouvent pas, le ministère assure qu’ils passeront deux semaines au lycée pour réfléchir sur leur projet professionnel.

"Pas du tout", répond le Snpden, syndicat de chefs d’établissement. "Les professeurs ne sont pas là pour faire du gardiennage", ils ont le bac à corriger, la rentrée à préparer… "Nous n’accueillerons pas ces élèves", "ils passeront deux semaines chez eux" assure l’une de ses membres. Côté entreprises, les organisations patronales se veulent rassurantes. Elles disent tout faire pour motiver leurs adhérents à accueillir plus de stagiaires. Même si, évidemment, c’est la première année de la mesure, reconnaît un représentant du Medef, qui conclut: "C’est sûr, on risque d'essuyer les plâtres".

Margaux Boulte