Deux crèches ferment à Vénissieux, des parents sans solution: "Je vais prendre deux mois sans solde"

Le casse-tête pour des parents de Vénissieux, à côté de Lyon. Deux crèches municipales ferment leurs portes, coup sur coup. Et ces deux établissements ne rouvriront pas avant septembre, le temps de trouver plus de personnels. En effet, face au manque de main d'œuvre qualifiée, la mairie n'a plus le choix.
Mais pour les parents qui se retrouvent sans solution de garde, c'est la galère. À partir de jeudi, les parents devront faire autrement. Anna ne décolère pas.
“Je ne vais pas travailler pendant deux mois. Donc deux mois sans solde, parce que je n’ai pas de mode de garde”, dénonce-t-elle.
Une colère partagée 6 km plus loin, à la crèche Capucine, fermée depuis lundi. La ville a proposé des alternatives, mais pour certains, ça ne va pas. “La solution, c’était une crèche familiale. C’est-à-dire une assistante maternelle qui amène mon fils chez elle”. Pas emballée par l’idée, Anabela a donc refusé. “Dans un premier, on va s’arranger avec les beaux-parents et la semaine d’après, on verra”, confie-t-elle.
Des conditions de travail compliquées dans les crèches
Ces fermetures sont un crève-cœur pour les équipes. Avec des personnels à bout, censés combler les manques.
“On ne peut pas réduire le nombre de personnels, augmenter le nombre d’enfants et nous demander de faire le même le travail, si ce n’est plus...”, déplore Amandine Cugnenc, auxiliaire de puériculture et secrétaire adjointe Force Ouvrière.
D’ici septembre et la réouverture des deux crèches, la mairie mise sur des recrutements. Mais difficile au vu des conditions de travail. “Au niveau des salaires, on est contraint au point d’indice. Par contre, nous avons voté il n’y a pas longtemps une prime du pouvoir d’achat”, indique Véronique Forestier, adjointe en charge de la petite enfance.
À Vénissieux, sur les huit crèches municipales, un quart des postes vacants n’ont toujours pas trouvé preneurs.