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"Deux semaines de classe, ça change tout!": la reprise de l'école, une bonne nouvelle pour les parents qui travaillent

Lundi prochain, tous les élèves "devront être accueillis de façon obligatoire" dans les écoles et les collèges. Cette reprise massive était attendue depuis longtemps par ceux qui sont contraints de jongler entre travaille et garde d'enfants.

La réouverture des écoles à partir du 22 juin: un soulagement pour Anaïs et Jean-Philippe. Ces deux travailleurs indépendants sont parents de deux enfants. Gael, 4 ans n’est pas retourné à l’école, Evan, 7 ans n’y va que deux fois par semaines. L’école à la maison donc au détriment de l’activité professionnelle.

Pour les parents de ces deux petits garçons, la bonne nouvelle est tombée peut après 21 heures. Deux semaines d’école obligatoire donc, deux semaines sans être contraints de garder les enfants.

Professionnellement, ce n’est pas négligeable pour ces deux travailleurs indépendants: "Deux semaines ça change tout. C'est 80 heures de boulot alors que là, j'en fais 20 ou 25 sur une semaine".

"J'ai un carnet de commandes qui est plein jusqu'en octobre mais je ne peux pas travailler"

Jean-Philippe est couvreur, mais depuis le début du confinement il est obligé de passer beaucoup de temps à la maison pour garder ses enfants. Impossible donc d’exercer son métier normalement: "Ce qui me frustre le plus, c'est que là j'ai du travail. j'ai un carnet de commandes qui est plein jusqu'en octobre mais je ne peux pas travailler".

Chaque mois, il perd entre 50 et 60 % de chiffre d’affaire: "Quelque part, j'ai l'impression qu'on m'a mis un boulet au pied et ce qui me fait le plus mal, c'est que ce boulet, c'est mes enfants donc c'est très difficile".

Anaïs elle, est graphiste à son compte. Elle aussi doit reprendre une activité professionnelle à plein temps. Une réouverture des écoles pendant deux semaines oui, mais après? "Derrière, il y a deux mois où les colonies de vacances, les loisirs, on se demande comment ça va se passer et dans quelles conditions".

Le couple espère pouvoir s’appuyer sur les centres aérés et les grands parents, pour enfin reprendre une activité professionnelles à plein temps. Une autre inquiétude travaille cette fois-ci les enseignants: l'application du protocole sanitaire et son possible allègement. 

Une distance d'"un mètre latéral entre chaque élève"

Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe du SNPDEN, le syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale, était l'invitée de Jean-Jacques Bourdin: "On attend de savoir exactement ce qu'il en sera du protocole sanitaire et de ses allègements. Nous ne savons pas trop comment nous allons pouvoir mettre ça en place".

Une inquiétude qui semble avoir été entendue ce lundi par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer: "L'allègement fondamental sera celui de la distanciation physique qui sera désormais moins contraignante", a-t-il annoncé. Il faudra respecter une distance d'"un mètre latéral entre chaque élève", et non plus de 4m2 par élève.

"Dans les écoles élémentaires et les collèges, l'observation d'une distanciation physique d'au moins un mètre s'applique uniquement dans les salles de classe et tous les espaces clos, entre l'enseignant et les élèves ainsi qu'entre chaque élève lorsqu'ils sont côte à côte ou qu'ils se font face", explique un décret publié ce lundi matin. 
Florian Chevallay (avec C.P.)