Devenue religieuse, une ancienne élève de l'ENS-Lyon contrainte de rembourser 37.000€ pour ses études

C'est l’histoire d’une religieuse à qui l'État demande le remboursement de ses études. Comme le révèle La Croix, après avoir réussi à intégrer la prestigieuse Ecole Normale supérieure de Lyon, au concours d'entrée très sélectif, cette jeune femme a été scolarisée quatre ans de 2010 à 2014, et a même réussi au passage le concours de l'agrégation.
Après ce parcours excellent qui aurait dû l'amener vers l’enseignement, elle a finalement décidé d’entrer dans les ordres, et a rejoint les "sœurs apostoliques de Saint-Jean".
Seulement, les élèves de "Normale sup'", comme ceux de Polytechnique ou de l’ENA, sont payés pendant leurs études, aux alentours du SMIC. En échange, ils doivent dix ans de service à l'État. C'est un objet de négociation à l'embauche quand certains élèves se dirigent vers le privé.
S'ils veulent rejoindre le privé, ils doivent rembourser ce qu’ils ont touché, c’est ce qu’on appelle “pantoufler”. La plupart du temps, ce sont les entreprises qui payent cette "pantoufle" lorsqu’elles embauchent un élève issu de ces grandes écoles.
Le vœu de pauvreté rejeté pour une dispense
La religieuse a fait valoir qu’elle n’avait pas les moyens de payer. Et pour cause: elle a fait vœu de pauvreté. Elle vit et travaille aujourd’hui en Afrique et ne touche aucune rémunération. Elle a donc demandé une dispense à son école pour ne pas payer la somme réclamée. Une somme qui s'élève tout de même à 37.000 euros.
Le conseil d'administration de l’ENS a refusé à l’unanimité de passer l’éponge. La jeune femme s’est tournée vers la justice administrative et la décision vient de tomber. C’est un nouveau refus. Le tribunal estime que si elle est “impécunieuse” c’est parce qu’elle l'a choisi.
La religieuse est donc dans une impasse et doit faire face à une grosse dette. Dans le même temps comme elle ne possède rien, elle ne risque pas d'être saisie.
Elle n'est pas la première à demander une dispense de remboursement. Les écoles normales, Polytechnique ou encore l'Ecole nationale de la magistrature ont dû faire affaire à une série d'élèves quittant le public pour le privé.