ENQUÊTE RMC. Un lycéen radicalisé menace de mort sa professeure: plusieurs signalements avaient été effectués

Nouvelle réunion des professeurs du lycée Jean Perrin de Rezé, près de Nantes, ce jeudi matin avec la direction. Cette réunion fait suite à la mise en examen d’un élève de 17 ans, le 13 septembre dernier, pour apologie du terrorisme et pour avoir menacé de mort sa professeure d’histoire géo en expliquant sur Telegram qu’il comptait “la planter à la jugulaire".
Signalé par les renseignements, le lycéen a pu être arrêté... avant de retourner en cours. Deux couteaux à lames longues et un drapeau de l’État islamique ont été retrouvés chez lui. Il partageait également des vidéos de décapitation de l’État islamique sur les réseaux sociaux.
Le lycéen écrivait des phrases en arabe dans ses copies
Depuis, la colère monte au lycée Jean Perrin de Rezé. Plusieurs professeurs avaient déjà signalé cet élève à la direction, mais rien n’avait été transmis au rectorat. Selon nos informations, l’élève avait pourtant fait l’objet de 4 à 5 rapports d’incident par la professeure d’histoire géographie qui a été menacé de mort, mais aussi par d’autres professeurs.
Dans ces rapports d’incident, un professeur relève cette remarque du lycéen: “il y a beaucoup de femmes dans cette équipe éducative”, un autre relève que l’élève marmonne en cours comme s’il était en train de prier, ou encore que le lycéen écrit des phrases en arabe dans ses copies alors qu’il n’est pas arabophone.
Pourtant, la proviseure du lycée a déclaré ce week-end dans Ouest France que “personne n’avait vraiment vu de signaux faibles” concernant ce lycéen. “Elle ment”, répond la représentante locale d’un syndicat enseignant. Ses déclarations ont provoqué la colère des professeurs du lycée qui ont quasiment tous débrayé mardi matin.
Ils dénoncent, eux, le manque d’attention de la direction du lycée à leurs différents signalements. Un autre syndicat enseignant l’assure: “La direction minimise, c’est ce qu’on appelle le pas de vague, ce comportement dénoncé depuis des années par de nombreux enseignants.”