Expérimentée dans 200 collèges, est-ce que “la pause numérique” fonctionne?

Plus de sonneries ou de bip en cours, plus de photo volées, des parents et des élèves enthousiastes… Au collège du Mont d’Hor à Saint-Thierry, dans la Marne, les confiscations de téléphones portables ont été divisées par trois. Depuis septembre, les élèves doivent déposer leur téléphone dans leur casier chaque matin et le récupérer en partant. Et c’est très respecté, selon le principal.
Ça l’est encore plus au collège Claudine Hermann de Massy, dans l’Essonne, où ils n’ont pas de casier, mais des mallettes. C’est le professeur qui donne la première heure de cours qui l’apporte en classe, les élèves y déposent leur téléphone puis un surveillant passe récupérer la mallette pour la mettre sous clé.
Un peu de temps et de manutention donc, “mais avant, quand un portable sonnait en classe, on perdait quelquefois 20 minutes à attendre que l’élève coupable se dénonce”, raconte Catherine Anduze, la principale.
Un climat "plus serein" dans les collèges sans téléphone
Mais surtout, tous les directeurs constatent un climat scolaire plus serein. Dans cette cour de collège, les élèves jouent aux cartes, ailleurs, il n’y a plus de regroupement dans les toilettes pour regarder une vidéo.
Encore mieux: beaucoup d’élèves décident de venir au collège sans leur smartphone: ils ont peur des vols. Résultat, on conseille aux parents de leur acheter plutôt un 9 touches, explique un principal.
Du côté des professeurs, la peur de devoir confisquer un téléphone, qui entrainait parfois beaucoup de tensions, a disparu, raconte une directrice. Le ministère de l’Éducation publiera un bilan de cette expérimentation en février. Mais quand on demande à ces directeurs d’établissements s’ils pourraient revenir en arrière, ils sont unanimes: “C’est hors de question."