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Fausses alertes à la bombe: 46 départements et plus de 160 établissements scolaires touchés

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INFO RMC. Depuis le début de l'année 2023, les fausses alertes à la bombe visant des collèges et des lycées se multiplient, avec 46 départements touchés et plus de 160 établissements scolaires concernés au total. Une soixantaine de lieux ont même reçu un courrier anonyme menaçant depuis la rentrée.

Les fausses alertes à la bombe dans les collèges et les lycées n'en fissent plus. Mercredi encore, le lycée Charles de Gaulle, situé dans les Yvelines, a dû être évacué pour la troisième fois en moins d'un mois. Ces mauvaises blagues se propagent à vitesse grand V à travers le territoire. Et près de la moitié des départements sont désormais touchés.

Le phénomène n'a jamais eu une telle ampleur en France. Selon les informations de RMC, plus de 160 établissements ont été visés par des fausses alertes à la bombe cette année, dont une soixantaine rien que depuis la rentrée. D'après la police nationale, 46 départements sont désormais concernés (soit près de la moitié des départements).

Mêmes menaces

Les textes envoyés sont identiques, parfois même à la virgule près: les messages menacent systématiquement de faire sauter les collèges et lycées sous couvert de terrorisme.

Un canular bien rodé donc, qui exaspère les policiers, contraints de se mobiliser pour rien, mais aussi les parents d'élèves et les enseignants. À tel point, que certains chefs d'établissements décident désormais de ne plus évacuer les élèves pour ne pas perturber les cours.

Alors, pour tenter d'enrayer ce phénomène, les enquêtes se multiplient depuis la rentrée et mobilisent des policiers locaux, mais aussi la police judiciaire spécialisée dans le cybercrime. Et parfois même des services antiterroristes. Les auteurs de ces fausses alertes encourent deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.

"Des conséquences extrêmement importantes"

"Il s’agit de menaces, parfois des menaces d’attentat, explique sur RMC Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale. On pourrait considérer que la teneur de ces propos relève du canular, mais malheureusement il y a des conséquences qui sont extrêmement importantes. D’un part, parce qu’il y a l’évacuation de nombre d’élèves dans les établissements scolaires, des centaines voire des milliers. Cela entraîne des fermetures d’écoles, des annulations de cours, et une mobilisation forte de la police nationale pour vérifier s’il n’y a pas de danger, de risque, comme les services de déminage, les services locaux de sécurité publique et d’autres services spécialisés comme les brigades cynophiles."

Quant aux auteurs de ces menaces, "ce sont des profils assez diversifiés" selon la porte-parole de la police nationale. "Nous avons eu l’interpellation, en général, de jeunes adolescents, donc c’est surtout pour faire peur ou tester de nouveaux modes opératoires, indique-t-elle. Les messages se font soit par mail, soit par téléphone. Mais parfois, dans des modes plus sophistiqués, avec l’utilisation piratée de l’espace de travail sécurisé des établissements, comme Pronote. Il s’agit de pénétrer dans cet espace en se faisant passer pour un élève, c’est-à-dire en hackant au préalable les logins et mots de passe de l’élève. Ce qui permet, en fait, d’avoir beaucoup plus de puissance en diffusant tous les mails. Nous continuons à faire des enquêtes judiciaires, qui prennent un temps un peu plus important, pour pouvoir identifier ces auteurs."

Julie Brault (avec LP)