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Fausses alertes aux attentats dans les collèges et lycées: une recrudescence inquiétante

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Depuis la rentrée scolaire de 2023, les fausses alertes à la bombe ou aux attentats visant les collèges et lycées se multiplient.

Le phénomène des fausses alertes dans les collèges et lycées devient inquiétant. Depuis une quinzaine de jours, les menaces d’attentats à la bombe se sont multipliées. Des menaces proférées sur les réseaux sociaux, sur des forums de discussion ou le plus souvent sur ProNote, la plateforme de l’Education nationale qui permet de communiquer avec les élèves et les parents.

Le 20 septembre, un message annonçait une tuerie de masse au lycée Jean Vilar de Meaux (Essonne). L'établissement a aussitôt été placé sous surveillance policière et il ne s’est rien passé. Mardi dernier, deux lycées de Créteil (Val-de-Marne) ont été évacués à la suite d’un appel signalant la présence d’une bombe. Vendredi dernier, un appel téléphonique a entraîné cette fois la fermeture de trois lycées, toujours dans le Val-de-Marne. Jusque-là, cela ressemblait plutôt à des canulars, de très mauvaises blagues pouvant venir simplement de lycéens cherchant à éviter une journée d’école.

Une proviseure réveillée à 4h du matin

Mais depuis, l’affaire a pris une tournure plus politique. Lundi matin, ce sont au moins cinq lycées des Hauts-de-France et un lycée de Seine-et-Marne qui ont été visés par des menaces sur la plateforme ProNote. Des milliers d'élèves ont reçu ce message qui faisait référence à Al-Qaïda et à l’interdiction du port de l’abaya.

Un message inquiétant que nous nous sommes procurés. Il est question de bombes placées dans les toilettes ou bien de voitures armées qui vont venir pour tuer tout le monde. Le texte est bourré de fautes d'orthographe, en fait presque écrit en phonétique, et il se conclut par "Allah Akbar" et quelques lignes en arabe.

Les forces de l’ordre ont pris l’affaire très au sérieux. Forcément. La proviseure d’un des lycées menacés, à Nangis (Seine-et-Marne), a été réveillée par les gendarmes ce lundi à quatre heures du matin. Les parents ont aussitôt été prévenus de ne pas envoyer leurs enfants.

Une dizaine de gendarmes ont fouillé le lycée avec l’aide, dès 7 heures du matin, d’une brigade canine venue des Yvelines. Le chien renifleur, entraîné à détecter les explosifs, a fait le tour complet de l’établissement sans rien trouver, mais le lycée est resté fermé toute la journée.

Votre morning d'actu autour d'Apolline de Malherbe, chaque matin entre 6h30 et 9h. Un journal complet toutes les demi-heures pour bien attaquer la journée, de l'approfondissement avec Nicols Poincaré et Emmanuel Lechypre, de l'engagement auprès de nos auditeurs avec Amélie Rosique et son équipe de RMC s'engage avec vous, de l'humour à 7h20 et 8h20 avec Arnaud Demanche, la participation active de nos auditeurs au 3216, et des interviews incisive à 7h10, 7h40 et 8h10. Enfin, le rendez vous politique incontournable entre 8h30 et 9h avec le Face à Face d'Apolline de Malherbe. Appoline matin c'est votre réflexe info et notre plaisir quotidien !
Expliquez-nous par Nicolas Poincaré : Les menaces contre les lycées se développent - 03/10
3:20

Les enquêteurs s'interrogent sur une curieuse coïncidence. Les six lycées visés lundi matin sont situés à Roubaix, à Tourcoing ou à Nangis, tous dans des circonscriptions où il y avait des élections sénatoriales dimanche. Et pas dans n’importe quelle circonscription, mais celle où le Rassemblement national l’a emporté.

Sachant que les sénatoriales ne passionnent pas les foules, que les résultats sont tombés dimanche soir et les menaces quelques heures après seulement, cette fois, cela ne ressemble plus à un canular potache. Mais plutôt à l’action d’un individu ou d’un groupe qui cherche à faire monter la tension autour de la question de l’abaya, de l’islamisme et du Rassemblement national. C’est dans cette direction que l'enquête va s’orienter.

Un mineur interpellé à Rouen pour fausses alertes

A Rouen, un lycéen a été arrêté et incarcéré il y a une dizaine de jours. Mais sans rapport avec un phénomène de radicalité, d'après le parquet. C'était un garçon de presque 18 ans, déjà condamné pour des menaces et des alertes à la bombe au printemps dernier. Il a expliqué qu’il voulait ce jour-là rendre service à un de ses copains qui voulait rater l'école.

Mais la justice a compté que l’ensemble de ces menaces dans plus de 16 établissements avait provoqué l’évacuation de 19.000 personnes et l’intervention de 161 policiers. Le garçon, bien que mineur, a été placé en détention en attendant son procès le 12 octobre prochain.

Nicolas Poincaré (édité par J.A.)