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Faut-il autoriser les mineurs en apprentissage dans le BTP à déroger aux 35h hebdomadaires?

Devenir apprenti à tout âge, autoriser les mineurs à travailler jusqu'à minuit dans la restauration, revaloriser la rémunération: un rapport fait une quarantaine de propositions pour redorer le blason d'une filière mal aimée.

Devenir apprenti à tout âge, autoriser les mineurs à travailler jusqu'à minuit dans la restauration, revaloriser la rémunération : un rapport publié mardi fait une quarantaine de propositions pour redorer le blason d'une filière mal aimée.

Remis à la ministre du Travail, ce rapport de synthèse est issu de la concertation lancée mi-novembre par le gouvernement pour dynamiser une voie qui concerne environ 400.000 jeunes et peine à décoller malgré des mesures de soutien prises par les gouvernements successifs.

"Un système qui paraît simple et sain"

Souvent demandés par les secteurs professionnels, le rapport propose aussi des aménagements pour les apprentis mineurs. Dans l'hôtellerie-restauration, le travail pourra être autorisé jusqu'à minuit. Une dérogation existe déjà jusque 23h30. Toujours pour les mineurs, dans le BTP, il sera possible de déroger aux 8 heures journalières ou aux 35h hebdomadaires.

Jacques Chanut, président de la fédération française du bâtiment est pour cette proposition qui colle mieux aux réalités du secteur du BTP pour les apprentis.

"Pour respecter le système des 35 heures alors que la plupart des entreprises du BTP en font 38 ou 39, l’apprenti ne venait pas le vendredi après-midi, il fallait le ramener à midi, ou alors il ne venait pas un vendredi sur deux. Il y avait un système qui ne plaisait ni à l’apprenti ni à ses collègues sur le chantier donc on revient à un système qui paraît simple et sain et qui pourrait être appliqué partout", assure-t-il.

"Ce sont des jeunes en apprentissage, pas des salariés"

"Attention à ne pas tout déréguler", rétorque Fabrice Andréï, secrétaire confédéral de la CGT, qui assure être contre ce système 

"Ce sont des jeunes en apprentissage, pas des salariés en contrat de travail qu’on ferait travailler au rabais. La deuxième chose choquante, des études le prouve, ce sont les conséquences néfastes du travail de nuit et des plages horaires trop étendues, pour des jeunes qui sont en scolarité. C’est inacceptable et dangereux pour leur santé", explique-t-il.

Pour éviter les abus l’accompagnement de l’apprenti sera renforcé explique le rapport avec une meilleure formation et un complément de salaire pour le maître de stage? Le salaire de l’apprenti changerait de mode de calcul. Il ne serait plus indexé sur le Smic, mais calculé en fonction du niveau de diplôme. Et si jamais ne cela se passe mal, il serait plus facile de rompre le contrat, de donner à l’apprenti la possibilité de se réorienter vers un autre métier. L’objectif est aussi de faire reculer les abandons qui concernent un apprenti sur cinq.

J-J.B. (avec G.D.)