RMC
Éducation

Faut-il faire évacuer les universités bloquées? Ça fait débat sur RMC

placeholder video
Tolbiac, Nanterre, Toulouse, Montpellier… Depuis plusieurs semaines, des amphis, des halls ou des sites entiers sont occupés. Et pas toujours par des étudiants. Les revendications sont multiples. De l’opposition à la loi qui va modifier l’accès à l’université jusqu’au soutien aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Hier (lundi), un bâtiment de la faculté de Nanterre a été évacué.

Les CRS sont intervenus dès 7h hier matin, à la demande du président de la faculté de Nanterre où une trentaine de personnes qui n’étaient pas des étudiants avait pénétré par effraction. Les jeunes se sont ensuite retranchés sur le toit. La police s’est repliée. Des enseignants et des étudiants ont alors décidé de tenir une réunion dans une salle de ce bâtiment pour évoquer la situation. Et c’est là que vers 15h, les CRS sont de nouveau intervenus. Dans une grande confusion comme en témoigne cet étudiant, très choqué: "Ils nous envoient la police sur la fac! Ils arrêtent des gens, ils n'ont rien fait. Ils les arrêtent au pif!".

Confusion à Nanterre

Situation tendue et confuse à Nanterre, lieu ô combien symbolique de la révolte étudiante depuis Mai 68. Au total, 3 universités sont totalement bloquées. Sans que l’on sache exactement ce qu’il s’y passe ni qui s’y trouve. Hier, RMC vous révélait que des cocktails molotov ont été retrouvés sur le site de Tolbiac. Mais les forces de l’ordre ne peuvent pas agir sans l’accord du président de l’université. C’est la loi. Depuis le Moyen-Âge, il est le seul à décider d’une intervention policière dans ses murs. Et c’est très bien comme ça selon Gilles Roussel, président de la conférence des présidents d’université: "Il faut être très vigilant et faire intervenir les forces de l'ordre que quand c'est légitime, pour ne pas faire empirer la situation. C'est le directeur de l'université qui décide s'il y a lieu d'intervenir ou pas".

Les examens approchent

Sauf que les examens approchent. La ministre Frédérique Vidal affirme qu’ils se tiendront tous. Quelques facs ont déjà pris la décision de les faire passer en ligne. Pour certains étudiants, il est grand temps de mettre fin au blocage. Clément Armato est délégué national de l’UNI, syndicat étudiant de droite: "Les présidents d'universités par peur ou idéologie décident de ne rien faire et laisse la situation empirer. On espère que le gouvernement prenne enfin en main cette situation. Les premières victimes sont les étudiants".

Mathieu Rouault