RMC
Éducation

Fermeture de 400 établissements ruraux: "S'il n'y a plus d'école dans le village, tout s'écroule"

placeholder video
Le dernier jour est souvent empreint d’émotions pour les élèves qui quittent leurs maîtresses ou leurs instituteurs. Dans certaines communes, l’émotion sera beaucoup plus forte, là où c’est la dernière sonnerie et où l’école ne reprendra pas en septembre pour cause de fermeture.

Malgré la promesse d'Emmanuel Macron de ne plus voir d'école fermer d'ici la fin du quinquennat "sans l'accord du maire", 400 établissements ruraux vont fermer définitivement, selon une enquête du ministère de l'Education nationale.

Si la plupart résultent de regroupement concertés avec les élus, 150 de ces fermetures ont été décidées par l'administration. Dans la Somme, dans le petit village de Caix, les deux classes et donc toute l’école ferme, au profit d’un regroupement dans un village voisin.

"C’est la dernière chose qu’il nous restait dans le village"

Les enfants comme les parents comptent les jours avant la fermeture définitive de leur école. Tous sont particulièrement affectés. Maé et Timothée sont en CE2

"Ça va être triste, on ne pourra plus revoir notre école. On aime bien notre école", se désole Timothée. "J’ai fait petite section, moyenne section, grande section et CP, CE1 et CE2. J’ai pas envie de changer d’école, je suis bien ici", témoigne Maé.

De l’amertume aussi du côté des parents d’élèves. Florent a un fils en maternelle: "C’est la dernière chose qu’il nous restait dans le village. La boulangerie a fermé donc il ne restait plus que l’école, on se raccrochait à ça. C’est vrai que nous, habitant à Caix, on n’avait pas besoin de prendre la voiture pour les emmener à l’école. Là il va prendre le bus donc c’est beaucoup de changement".

"On fait tout pour vider les campagnes"

Leur nouvelle école est à 5 kilomètres, une école beaucoup plus grande. Ici, ils étaient une quarantaine d’élèves, l’année prochaine ils seront 400. Un bouleversement pour Éléa: "C’est difficile pour moi. C’est un grand changement parce qu’il y a 400 élèves. Je stress parce que je vais me perdre".

Et puis à travers la fermeture de l’école, c’est un peu l’âme du village qui disparaît. Daniel Mannens, le maire de Caix.

"Il n’y aura plus de fête d’enfants, il n’y aura plus tout ça. On fait tout pour vider les campagnes. S’il n’y a plus d’école dans le village, tout s’écroule. C’est la plus grosse déception sur les trois mandats que j’ai fait".

Dans le département de la Somme, 30 fermetures d’écoles sont prévues à la rentrée prochaine. C’est l’un des départements les plus concernées

Lionel Top (avec Caroline Petit)