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Grève des fonctionnaires: le mouvement s'annonce très suivi, notamment à l'Éducation nationale

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Les fonctionnaires sont en grève ce mardi à l'école, à l'hôpital et dans les collectivités territoriales. Et le mouvement s'annonce suivi très, avec plus de 120 rassemblements prévus partout en France, dont une manifestation à Paris en début d'après-midi.

Jour de grève pour les fonctionnaires. Les syndicats de fonctionnaires réunis en intersyndicale appellent les 5,7 millions d'agents publics à la grève ce mardi. Ils demandent une meilleure rémunération alors que de son côté, le gouvernement défend les 3,5% d'augmentation générale accordés en 2022 et la revalorisation d'1,5% qui a suivi en 2023, après 12 ans de gel quasi ininterrompu du point d'indice.

Le mouvement s’annonce très suivi, notamment dans l’Éducation nationale. La fonction publique hospitalière est aussi concernée, de même que les agents des collectivités territoriales.

Plus de 120 rassemblements sont prévus à travers la France, dont une manifestation à Paris à partir de 14h au départ de la place Edmond Rostand, près du jardin du Luxembourg.

Les syndicats font bloc pour demander l’ouverture de négociations sur les salaires. Un fonctionnaire sur dix gagne moins de 1.500 euros nets, fait valoir la CFDT. Des services publics “à l’os”, dénonce de son côté la CGT.

Quatre jours de grève dans certaines écoles

En pleine inflation, pas d’augmentation générale prévue. Et les dernières discussions ont tourné à la bataille de chiffres, le gouvernement estimant avoir déjà augmenté les fonctionnaires de 24% en dix ans, soit plus que l’inflation. Les syndicats, eux, rétorquent que ce calcul est biaisé, et que les salaires ont augmenté deux fois moins vite que dans le privé.

Dans plusieurs départements, le ras-le-bol est tel que la grève va s'étendre sur quatre jours dans l'Éducation nationale. C'est le cas en Seine-Saint-Denis, mais aussi en Loire-Atlantique. Des écoles vont même rester porte close toute la semaine, jusqu'à vendredi.

Ce sera le cas à l'école Ange Guépin, à Nantes, où tous les enseignants sont en grève dont Reno Geng Ortoli, syndiqué au SNUipp. Un mouvement inédit selon lui.

“Ce qui fait déborder le vase, c’est une pénurie de remplaçants sur l’école. Ce qui a été ahurissant, c'est qu’en janvier, on a parfois été deux enseignants sur cinq non remplacés dans l’école. On a compté et depuis le début de l’année, c’est à peu près 30% du temps qui se fait de façon dégradé”, indique-t-il.

L'inflation pas couverte par les augmentations

Des enseignants soutenus par les parents d'élèves, qui signent banderoles et tribunes. L'un d'entre eux, Sylvain, témoigne: “On voit que pour les enseignants, c’est impossible d’exercer leur activité professionnelle de manière normale. Le seul moyen de faire entendre ces exigences, c’est que nous-mêmes, les parents d’élèves, nous nous associons à ces mouvements".

Le ras-le-bol est général. Collèges, lycées généraux et professionnels sont également appelés à se mobiliser aussi pour des questions de rémunération, indique Manu Fono, militant Sud Education 44.

“Emmanuel Macron avait promis 10% de revalorisation pour les enseignants et enseignantes. Mais aujourd’hui, on a fait le calcul et pour plus de 70% des personnels, les augmentations ne couvrent même pas l’augmentation de l’inflation”, assure-t-il.

Il espère comme tous les grévistes que leur grève de quatre jours fera tâche d'huile auprès des autres départements.

Sébastien Krebs et Martin Cadoret avec Guillaume Descours