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Éducation

"Il faut qu'on soit prudents": les profs anxieux avant l'adoption du nouveau programme d'éducation sexuelle

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Le programme d'éducation à la vie affective et sexuelle à l'école doit être étudié ce mercredi par le Conseil supérieur de l'éducation. Mais avant son entrée en vigueur, les enseignants, du CP au lycée, s'inquiètent de l'application de ces cours et de la relation avec les parents d'élèves.

Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle doit être examiné ce jeudi par le Conseil supérieur de l’éducation. Une réunion en présence des syndicats d'enseignants, des représentants de parents d’élèves, et de la ministre de l’éducation Elisabeth Borne.

Le SNUIPP, syndicat de profs, va lui déposer un amendement pour que soit retiré du projet de programme l'obligation d'informer les parents avant une séance d'éducation à la sexualité.

Car les enseignants, avant l'adoption du programme, font déjà part de leur appréhension. C'est le cas de Mélanie Deldycke, enseignante en CP dans l’académie de Lille et membre du syndicat de l’éducation SNALC. Alors que le programme n’est pas encore paru, elle a déjà été interpellée par des parents d’élèves sur le sujet:

"Ça a suscité la réaction de certains parents inquiets et il a fallu les rassurer. On appréhende tous d'aborder ce sujet. Il faut qu'on soit prudent pour ne pas empiéter sur l'éducation des parents", anticipe l'enseignante.

"Faire comprendre aux parents que l'enseignant est responsable"

Seuls 15% des élèves bénéficient aujourd’hui des 3 séances annuelles sur la vie affective et sexuelle. Souvent parce que les professeurs ne se sentent pas assez formés ou parce qu’ils craignent les réactions des parents d’élèves.

Guislaine David du Syndicat des professeurs des écoles réclame une campagne d’information: "Il faut faire comprendre aux parents, par peut-être des spots publicitaires des flyers, que c'est l'enseignant qui est responsable de ça", insiste-t-elle.

Selon le Haut conseil à l’égalité, 9 Français sur 10 sont favorables à un programme d’éducation à la vie affective et sexuelle à l’école. Le programme d'éducation affective et sexuelle, qui se veut adapté à l’âge des enfants, a déjà provoqué l’opposition d’association conservatrices.

Bérangère Bocquillon (avec G.D.)