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INFO RMC. Objet de polémiques, le nouveau programme d'éducation affective et sexuelle a été voté

La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, le 22 janvier 2025

La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, le 22 janvier 2025 - Ludovic MARIN / AFP

Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, qui a fait l'objet de vives polémiques, a été validé ce jeudi 30 janvier par le Conseil supérieur de l'éducation.

Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle a été voté en Conseil supérieur de l’éducation (CSE) ce jeudi 30 janvier au matin. Après plusieurs modifications, le texte a fait un certain consensus puisqu’il n’y a eu selon nos informations aucun vote contre, 60 votes pour et 13 abstentions ou refus de vote.

Après "des échanges vifs et pertinents" selon les mots de la ministre de l’Education Elisabeth Borne qui assistait mercredi au CSE avant son départ pour Mayotte, le conseil supérieur de l’éducation s’est poursuivi ce jeudi matin. Ce midi, le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) a été voté dans un certain consensus puisqu’il n’y a eu aucun vote contre, 60 votes pour, 7 abstentions et 6 refus de vote.

Quelles modifications?

Différentes modifications ont été adoptées lors du CSE mercredi et ce jeudi matin: d’abord, les parents ne seront pas forcément prévenus de la date ni du contenu d’une séance d’éducation à la vie affective et sexuelle, mais ils seront prévenus à minima à la rentrée de la tenue de ces séances au cours de l’année scolaire.

Ainsi, la notification selon laquelle “les parents d’élèves sont informés de la tenue et du contenu des séances obligatoires” a été réécrite. Dans la version adoptée ce midi, il est écrit que: “Les parents d’élèves sont informés des objectifs d’apprentissage de cette éducation”.

C’est un bon compromis, selon Yannick Kiervel du syndicat SE-UNSA. Plusieurs syndicats enseignants craignaient en effet qu’informer les parents de la date des séances n’entraine l’absentéisme de certains élèves. Autre modification: la notion d’”identité de genre” sera introduite dès la 3ᵉ et non plus au lycée comme prévu dans la précédente version du programme. Cette notion “fait partie du Code pénal”, a rappelé Elisabeth Borne la semaine dernière.

Les mots “homophobie” et “transphobie”, qui n’apparaissaient pas dans la dernière version, seront évoqués en classe de cinquième. La notion d’intersexualité a également été ajoutée dans le programme, en 4ᵉ.

L'APEL s'est abstenue

L’APEL, l’association de parents d’élèves de l’enseignement privé, qui s’était prononcé contre ce texte en novembre dernier, s’est cette fois-ci simplement abstenue lors du vote. Elle estime en effet que le texte est nécessaire et équilibré, mais trois points l’inquiètent encore: l’information des parents sur le contenu et les séances d’éducation à la vie affective et sexuelle n’est pas assez clairement notifiée. La formation des enseignants se fait sur la base du volontariat et manque de moyens et, dernière inquiétude: la bonne prise en compte de la maturité des enfants: “on peut tout dire, mais pas à tout âge”, rappelle l’APEL.

L’ensemble de la communauté éducative a ainsi insisté sur la nécessité de former tous les enseignants à ce nouveau programme. Une demande a été faite, notamment par l’association de parents d’élèves PEEP, pour qu’un comité de suivi soit mis en place afin d’adapter le programme au fil de sa mise en œuvre, en fonction des remontées de terrain des parents et des enseignants.

Le conseil supérieur de l’éducation n’a qu’un avis consultatif, le programme peut donc encore être modifié. Il doit être publié d’ici quelques jours par la ministre de l’Éducation Elisabeth Borne. Une fois publié, le programme sera disponible sur le site educscol de l’Éducation Nationale. Il rentrera en vigueur à la prochaine rentrée scolaire.

Bérangère Bocquillon (édité par J.A.)