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La réforme du bac va-t-elle dans le bon sens? Ça fait débat sur RMC

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5.800 enseignants ont défilé jeudi à Paris, 1.500 à Angers, 500 à Clermont-Ferrand, 400 à Montpellier ou encore 300 à Lyon. Parmi les inquiétudes, la réforme du lycée et donc du bac.

Les enseignants s'inquiètent de la réforme du lycée. Finies les filières S, ES ou L en 1ere et en terminale. Il y aura un tronc commun et des matières en option.

Le tronc commun, ce sera 16h de cours par semaine en 1ere, 15h30 en terminale. On y retrouvera du Français, de la philosophie, de l’histoire géographie, un enseignement moral et civique, deux langues vivantes, du sport et un enseignement scientifique.

Et en plus du tronc commun, il y aura 12 spécialités possibles. L’élève devra en choisir 3 parmi lesquelles: arts, langues, biologie et écologie, numérique et sciences informatiques, mathématiques, physique-chimie, science et vie de la terre, histoire géo/géopolitique et sciences politiques, sciences de l’ingénieur, littératures et cultures étrangères, sciences économiques et sociales, humanités/littérature et philosophie.

Vous en choisissez donc 3 en première, vous n’en gardez plus que 2 en terminale. Et il sera possible, si jamais vous vous rendez compte qu’une spécialité ne vous plaît pas, de changer pour une autre entre la première et la terminale.

Tout ça sera évalué en contrôle continu, avec des épreuves régulières, qui compteront pour 40% de la note finale du bac. Le reste, 60%, ce sont 4 épreuves en fin de terminale, dont le Français, la Philo et un oral de maturité.

Les maths en option

Ce qui pose problème aux enseignants, c’est 3 choses. D’abord, les maths. Plus dans le tronc commun, mais dans les spécialités, en option. Ça n’est pas suffisant pour un bon apprentissage.

Ensuite, la crainte de ne pas avoir assez d’effectifs pour enseigner toutes ces spécialités en petit groupe. Ça demande davantage de professeurs. Alors que le ministre a annoncé 2.600 suppressions de postes dans le secondaire.

Enfin, une possible discrimination. Tous les établissements ne pourront pas proposer ces 12 spécialités. C’est le cas au lycée Jacques Brel de la Courneuve en Seine-Saint-Denis où Léa Desvisgnes enseigne l’histoire-géographie:

"Ca risque d'accentuer les disparités d'offres qui existent entre certains établissements prestigieux alors que dans des établissements de banlieue ou en zone rurale, on risque de voir s'appauvrir l'offre de formation. Nous par exemple, nous disposerons des 7 spécialités les plus essentielles, mais il avait été question à un moment d'en ouvrir une autre en histoire de l'art ce qui n'a pas été possible. Donc les élèves qui souhaitent suivre un enseignement artistique devront s'orienter ailleurs".

Jean-Michel Blanquer assure que 90% des lycées proposeront au moins 7 spécialités. Si une spécialité manque, l’élève pourra choisir d’aller dans un autre lycée qui la propose. Ou bien, dans certains cas, de la suivre par correspondance via le Cned.

Matthieu Rouault