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"La religion n'a pas sa place à l'école": Nicole Belloubet appelle les profs à "ne pas transiger" sur la laïcité

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Pour la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet, les enseignants confrontés à des atteintes à la laïcité ne doivent "pas transiger" et dialoguer avec les élèves impliqués.

Les atteintes à la laïcité à l'école ont augmenté en 2023. Et en 2024, l'année est déjà marquée par une affaire de voile islamique au lycée Maurice-Ravel à Paris. Menacé de mort après une altercation avec une élève qui l'aurait ignoré alors qu'il lui demandait d'enlever son voile, le proviseur de cet établissement a fini par démissionner.

Ce ne serait pas le premier incident lié à la laïcité au sein de l'établissement. Une professeur de musique évoque dans les colonnes du Parisien des élèves de 6e qui refuseraient de chanter en période de ramadan, parce que ce serait "haram" (pêché, NDLR). "Il y a vingt ans, il n’y avait pas ce type de revendications", martèle l'enseignante.

"À l'école, la religion n'a pas sa place", martèle ce mardi sur RMC et BFMTV la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet. Et en cas d'atteinte à la laïcité de ce genre, elle appelle les enseignants à expliquer que dans les établissements scolaires, c'est bien la laïcité qui s'impose. "Ce n'est pas ce que l'on croit qui s'impose, c'est ce que l'on sait et ce que l'on doit savoir, c'est-à-dire la science", insiste Nicole Belloubet.

"On ne peut pas forcer quelqu'un à chanter mais on dialogue et on explique pourquoi à l'école, en cours de musique, on applique le programme du cours de musique, quel que soit le moment. C'est le principe de la laïcité", ajoute la ministre de l'Education nationale.
Face à Face : Nicole Belloubet - 02/04
Face à Face : Nicole Belloubet - 02/04
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"Nous avons décidé juridiquement d'être fermes"

En cas de difficulté, elle rappelle aux enseignants qu'ils peuvent faire appel aux corps d'inspection présents, aux équipes "valeurs de la République" et aux cellules d'appui pédagogique, ainsi que les forces mobiles nationales qui doivent être créées sous peu.

Ces forces mobiles nationales doivent permettre de "dépêcher des personnels aux côtés des équipes enseignantes pour rétablir au plus tôt le calme et la sécurité", dans une classe ou un établissement scolaire. "Des équipes académiques font déjà cela mais j'ai souhaité la création d'une force nationale", précise Nicole Belloubet. "Vous nous appelez, on est là", promet-elle.

Dans l’affaire du proviseur du lycée Maurice Ravel, l’Etat a déposé plainte contre l’élève impliquée. C'est le rectorat qui a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse". Des plaintes qui pourraient se banaliser à l’avenir. "Nous avons décidé juridiquement d'être très fermes. Nous nous porterons systématiquement partie civile dès lors qu’il y a une atteinte commise à l’endroit de l’école. Et c’est parce que l’Etat ira en justice que l’école obtiendra réparation. Nous ne céderons en rien", prévient la ministre de l'Education nationale.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC