"Le 'no kids' ça devrait être obligatoire": ces parents qui plaident pour les espaces sans enfant

Les espaces no kids, ces espaces excluant les enfants font grand bruit dans les rangs politiques français. La Haute commissaire à l'Enfance Sarah El Haïry s'est dite "effrayée" par cette tendance. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a, elle, déposé une proposition de loi visant à interdire ce genre d'espaces, car ils seraient discriminants pour les enfants.
Pourtant, de nombreux Français y sont favorables. "Ça devrait même presque être obligatoire", ironise même Peggy, fonctionnaire dans le Calvados et mère de deux enfants. "Si je vais au restaurant, c'est pour passer un bon moment et je n'ai pas forcément envie de faire la police pour mes enfants déjà, et encore moins pour ceux des autres", explique-t-elle.
"Comme aujourd'hui, on n'a plus le droit aux enfants de dire 'ne fais pas ci, ne fais pas ça', il faut qu'ils s'expriment, c'est insupportable", souligne Peggy.
Laurent est, lui, moins catégorique. Ce jardinier paysagiste de 54 ans n'a rien contre les enfants, mais il comprend l'existence d'offres commerciales les excluant: "Les enfants ça courre, ça saute, comme des enfants, c'est bien. Mais je trouve que c'est bien d'avoir le choix, de pouvoir profiter."
"Une discrimination"
"Si je peux profiter d'avoir du calme, honnêtement je signe tout de suite", précise-t-il. Selon lui, les gens peuvent avoir envie d'être "pénards" et "tranquilles", "même si on aime beaucoup les enfants".
Pourtant, pour la sénatrice Laurence Rossignol, exclure les enfants de certains espaces est "incontestablement une discrimination". "C'est un signal d'intolérance de nos sociétés à l'égard de tout ce qui perturbe l'environnement des individus", note-t-elle au micro d'Apolline Matin.
"On a à l'égard des enfants le sentiment qu'ils seraient devenus trop bruyants, agités", observe Laurence Rossignol.
La sénatrice se désole du "niveau d'exigence extrêmement élevé" que les adultes ont à l'égard des enfants. "On voudrait que les enfants soient des petits adultes en miniature. Un enfant, ça bouge, on ne peut rien y faire", résume Laurence Rossignol, qui regrette "une société qui ne s'intéresse pas à l'enfance".