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Lenteurs de Parcoursup: les écoles privées en profitent

Près de 150.000 candidats aux bac sont toujours en attente d’affectation en université pour la rentrée. RMC a rencontré Amandine, une Rennaise qui en a assez d'attendre une affectation en fac avec Parcoursup et s'est tournée vers une école privée.

Plutôt que d'attendre que Parcoursup daigne leur offrir une affectation universitaire, certains jeunes bacheliers préfèrent prendre les devants en s'inscrivant en école privée. Près de 150.000 candidats aux bac sont toujours en attente d’affectation en université pour la rentrée (soit 18,4% des jeunes). Une nouvelle phase complémentaire est ouverte depuis le mardi 26 juin et les candidats peuvent formuler de nouveaux vœux d’orientation.

Mais pas question pour Amandine, rencontrée par RMC, d'attendre en stressant. La jeune femme, qui vient de passer son bac a décidé de s'inscrire dans une école privée de commerce et management à Rennes. "C'est très angoissant de se dire qu'on est sur liste d'attente, qu'on n'a pas de réponses et qu'on ne sait pas ce qu'on va faire l'année prochaine, explique-t-elle. Moi, je ne me voyais pas attendre septembre sans avoir de réponse". Du coup, elle va intégrer une école privée hors Parcoursup.

"Un effet d'aubaine"

Cette école c’est Aforem, un établissement privé de commerce et de management basé à Rennes qui enregistre 20% de candidatures supplémentaires par rapport à l’an dernier, selon son directeur Christian Mauger. "Avec Parcoursup on est face à une machine, alors quand ils nous appellent ils ont directement le conseiller d'orientation qui va passer un moment avec eux pour voir ce qu'ils veulent faire, pour les rassurer". "Pour nous, c'est un effet d'aubaine", reconnaît-il.

Mais les écoles privées ont un coût, parfois élevé, ce qui creuse les inégalités, explique Gwenaël Le Paih, responsable du syndicat d’enseignants SNES FSU Bretagne. "Nous pensons particulièrement aux jeunes bacheliers technologiques. Ils sont très nombreux à ne pas avoir encore de réponse. Ils se tournent alors vers des écoles privées qui répondent très rapidement parce qu'en échange il y a un marché à prendre et des frais d'inscriptions très chers, à financer par les parents. Ce qui n'est pas l'idée que nous nous faisons d'une formation post bac accessible à tous." En Bretagne, près 8.000 jeunes sont toujours en attente de réponse sur Parcoursup.

P. G. avec Bettina de Guglielmo