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Les crèches "La Maison bleue" épinglées: "Ils calculent le nombre de professionnels au minimum"

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Le groupe Maison bleue se retrouve dans l'œil du cyclone. Ce réseau de 600 crèches a été épinglé pour des manquements fréquents révélés dans un document de 128 pages publié par l'inspection générale des affaires sociales.

Après Babilou et People & Baby, un autre groupe de crèches privées est épinglé, cette fois par l'Igas. Il s’agit du groupe La Maison bleue. D'après un rapport de 128 pages publié lundi par l'inspection générale des affaires sociales, "d'importantes carences dans la gestion financière et comptable du groupe" ont été relevées. L'Igas annonce avoir saisi le procureur de la République, en raison de non-conformité à la réglementation.

Il lui est également reproché des fraudes et des défaillances en matière de qualité d'accueil.

D'après l'Igas, près d'une visite sur deux s'est conclue sur un rapport relevant des carences sur les règles d’encadrement. Ce qui n'étonne pas Cyrille Godfroy. Au sein de son syndicat des professionnels de la petite enfance, il reçoit beaucoup de signalements depuis plusieurs mois sur le fonctionnement des crèches La Maison Bleue.

"On calcule le nombre de professionnels au minimum. Ce qui fait qu’à la moindre absence, les structures ne respectent plus le code de la santé publique et le taux d’encadrement minimum", note-t-il

"Ce groupe nous pose énormément de questions et le rapport vient mettre noir sur blanc beaucoup d’éléments sur lesquels nous sommes déjà confrontés au quotidien”, poursuit-il.

Pas d'intention de fraudes assure la directrice du groupe

Comme la gestion financière de ces établissements accusée par l'Igas de transmettre, parfois volontairement, de fausses informations à l'administration. Par exemple sur la durée et le nombre d'enfants accueillis, tout ça pour recevoir plus d'argent public.

“Moi, je récuse toute intention de fraudes. Qu’il y ait des faiblesses dans nos processus administratifs ça, c’est une évidence et c’est là-dessus qu’on travaille dans notre plan de transformation", assure la DG du groupe visé.

"Là, aujourd’hui, moi, j’ai un plan de 76 mesures correctives qui existe depuis plusieurs mois et que j’ai d’ailleurs communiqué au cabinet de la ministre. Les inspecteurs en avaient connaissance, mais ils ne l’ont pas mentionné dans le rapport", regrette Claire Laot, la directrice générale du groupe La Maison bleue.

Elle estime que ce rapport ne prend pas en compte les réponses contradictoires qu'elle a pu apporter depuis la fin de l'inspection, en début d'année.

Martin Bourdin avec Guillaume Descours