"Les élèves en sont fiers": le succès inattendu des uniformes dans les établissements scolaires

Un succès. 204 établissements scolaires expérimentent l’uniforme, dans 95 départements: c’est deux fois plus que ce qui était prévu en début d’année scolaire, selon les informations de RMC. “On ne pourra plus revenir en arrière”, raconte le maire de Labastide-Montréjeau, dans les Pyrénées-Atlantiques, où deux écoles testent l’uniforme. Les élèves parlent moins forts, dégradent moins les bureaux, et il y a même moins de sanctions au lycée Jean d’Ormesson de Châteaurenard, dans le Vaucluse.
“Les élèves en sont assez fiers, car ils ont la sensation de faire corps et de faire partie d’un groupe. Lorsqu'ils vont en sortie scolaire, on les repère facilement. Et ils sont beaucoup plus impliqués dans leur établissement et il y a moins d'individualisme”, raconte Philippe Basmadjian, proviseur du lycée professionnel Val d’Allier.
Côté parents, ils sont ravis. Ils n’ont plus besoin de choisir de vêtements le matin, rapporte un directeur qui se félicite de la disparition des jeans trop craqués, des tenues religieuses, ou des crop-top. Mais surtout, tous les personnels de direction parlent du sentiment d’appartenance, de la fierté des élèves qui gardent leur tenue après les cours.
“On les voit dans les magasins ou sur le chemin de leur activité, ils sont tous bien habillés, ça fait plaisir”, se félicite la mairie de Dreux, qui compte quatre écoles primaires avec tenue unique.
"La priorité, c’est un professeur devant chaque élève"
Pourtant, l’uniforme coûte des milliers d’euros aux collectivités locales, qui choisissaient souvent d’offrir simplement un t-shirt et des polos siglés. Du côté de l’association de parents d’élèves FCPE, on constate des retours inégaux selon la qualité des vêtements: “Ceux qui rétrécissent au lavage ont compliqué la vie de tout le monde”.
Pour le syndicat enseignant Snuipp, on rappelle que les uniformes, "c’est gadget, car la priorité, c’est un professeur devant chaque élève". “Évidemment”, répond Violette Spillebout, député du Nord. Elle proposera une évaluation de l’expérimentation en commission éducation à l’Assemblée début 2025, mais elle ajoute: “Si la tenue unique est un facteur de cohésion, ça doit devenir une priorité”. Au lancement de l’expérimentation, Emmanuel Macron affirmait que “si les résultats sont concluants, l’uniforme pourrait être généralisé en 2026”.