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Éducation

Niveau d'écriture à l'école: l'urgence du gouvernement de trouver un "remède"

Le Premier ministre François Bayrou et la ministre de l'Education Elisabeth Borne en visite dans une école élémentaire à Rueil-Malmaison, le 28 mars 2025 dans les Hauts-de-Seine

Le Premier ministre François Bayrou et la ministre de l'Education Elisabeth Borne en visite dans une école élémentaire à Rueil-Malmaison, le 28 mars 2025 dans les Hauts-de-Seine - Thomas SAMSON © 2019 AFP

François Bayrou et Elisabeth Borne ont annoncé ce vendredi une série de mesures dédiées à l'école, notamment une "reconquête de l'écrit". Face à des compétences en berne depuis plusieurs années, le gouvernement entend inverser la tendance.

La réforme de l'Education est de nouveau en marche. François Bayrou et Elisabeth Borne étaient en visite dans une école des Hauts-de-Seine ce vendredi 28 mars où ils ont annoncé une série de mesures en deux volets: la réforme de la formation des enseignants et une "reconquête de l'écrit", tel que l'a formulé le Premier ministre.

En matière d'écriture, aucune annonce concrète n'a été faite, mais la ministre de l'Education nationale se donne trois mois avant de dévoiler les obligations pédagogiques en la matière.

La démarche intervient alors que l'écrit est un domaine en berne. La proportion d'élèves en difficulté est passée de 20% à 30% entre 2012 et 2022, tandis que celle des élèves performants a évolué de 13% à 7% sur la même période, d'après des données du PISA.

Aussi, la part des élèves de 15 ans avec des difficultés de compréhension à l'écrit est passée de 15% à 25% entre 2018 et 2022.

Des élèves divisés

Du côté des principaux concernés, la volonté de François Bayrou de mettre l'accent sur l'écriture est accueillie de différentes façons.

Ousmane, collégien en 4ème, est indigné. "Je ne suis pas d'accord. Il abuse. On écrit déjà beaucoup, on fait déjà beaucoup", déplore-t-il au micro de RMC.

Arthur, 8 ans, prend, lui, un peu plus de plaisir à manier le stylo. "Je suis content parce que j'écris des mots, des dictées, et ça me permet de bien écrire", confie-t-il.

Lisa, sa maman, est satisfaite, mais ne se positionne pas contre l'idée d'en faire encore davantage. "Ils font beaucoup de devoirs aussi où il y a pas mal d'écriture (...) donc, pour 8 ans, c'est pas mal. Peut-être qu'il faut faire plus d'efforts pour lire", dit-elle.

Une pratique fondamentale

Appuyer sur la pratique de l'écriture à l'école est un moyen d'aider à l'apprentissage, selon Cécile Grall, graphopédagogue de l'association 5E.

"Le geste d'écriture est le fondement de plein de compétences, comme la mémorisation", explique la spécialiste. Et d'ajouter : "Écriture et lecture sont deux compétences très dépendantes l'une de l'autre. Quand on ne pratique pas, on peut oublier et cet entraînement quotidien permet de l'éviter".

La réforme de l'éducation se consacre aux enseignants, qui verront la création d'une nouvelle formation pluridisciplinaire, couvrant toutes les matières dispensées dès la primaire. Cette licence vise à préparer au professorat des écoles et sera "axée sur les fondamentaux", détaille François Bayrou.

D'après le Premier ministre, ce plan est nécessaire pour stopper la chute du niveau des élèves en écriture. "Depuis 25 ans, le niveau des élèves a continuellement été mesuré en chute", affirme-t-il.

"Le niveau de 5ème il y a un quart de siècle est équivalent du niveau de 4ème aujourd'hui. Pour un pays comme la France, qui était réputé à juste titre comme le pays où l'école était la plus efficace, il faut à tout prix que nous y apportions des réponses et des remèdes", ajoute le locataire de Matignon.

Elisabeth Borne a promis des annonces plus concrètes avant l'été. Elles s'appuieront sur les observations d'un groupe de travail menées par l'académicien Erik Orsenna.

Matthias Luguin avec Mélanie Hennebique