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On a de la chance en France de pouvoir voter sans être soumis à la pression et aux violences

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L'abstention pourrait atteindre des sommets lors du premier tour des législatives ce dimanche, notamment chez les jeunes, les moins enclins à voter. Pour lutter contre l'abstention des jeunes, plusieurs associations dont SOS Racisme ont lancé une campagne de sensibilisation pendant toute la durée de l'élection. Des témoignages de jeunes vivant dans des pays en guerre ou sous une dictature témoignent de la chance qui est offerte aux jeunes français de pouvoir voter.

C'est la grande inconnue de ce premier tour des législatives: la participation. Seuls 48 à 49% des électeurs comptent se déplacer ce dimanche pour voter, selon les dernières enquêtes réalisées juste avant ce premier tour. Une si faible participation serait un record sous la Ve république. L'abstention avait atteint 42,78% aux législatives en 2012, le précédent record.

Encore une fois, la majorité des jeunes entre 18 et 24 ans pourraient s'abstenir. Selon une enquête Odoxa réalisée le vendredi 9 juin, les jeunes sont les moins mobilisés parmi la population. Lors du premier tour de l'élection présidentielle, 29% des 18-24 ans s'étaient abstenus, soit 8 points de plus que la moyenne nationale.

Pour lutter contre ce phénomène inquiétant, plusieurs associations dont SOS Racisme ont lancé une campagne de sensibilisation. Loin des discours moralisateurs, la campagne "Voter est une chance" veut montrer aux jeunes à quel point la démocratie est précieuse. Une initiative lancée le 6 juin dernier et qui se poursuivra jusqu'à la veille du second tour des législatives, qui aura lieu dimanche prochain.

"Ma voix n'a pas compté car les élections étaient truquées"

Et pour montrer à quel point voter est une chance, SOS Racisme a recueilli les témoignages de jeunes venant de Corée du Nord, du Soudan ou de Syrie. Tous témoignent, à visage couvert, de l'absence de démocratie dans leur pays. Ils racontent les élections truquées, le parti unique toujours au pouvoir ou les risques encourus pour se rendre dans les bureaux de votes... Nikolaï, originaire de Biélorussie témoigne dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. "J'avais 6 ans quand le dictateur Alexandre Loukachenko est arrivé au pouvoir. A 18 ans, j'ai pu voter pour la première fois. Je voulais changer les choses dans mon pays. Mais ma voix n'a pas compté car les élections étaient truquées".

Des rencontres entre des ressortissants étrangers et des jeunes français seront organisées dans l'entre-deux-tours. Un moyen de faire avancer le débat explique sur RMC Dominique Sopo, le président de SOS Racisme. "Leurs témoignages montent à quel point on a de la chance en France de pouvoir voter sans être soumis à des pressions, à des violences, à de la répression et de pouvoir décider quel sera le dirigeant à venir".

P. Gril avec Nicolas Ropert