"On est un peu exclu": le redoublement, un sujet difficile pour les élèves et les parents

Gabriel Attal veut en finir avec le "tabou du redoublement". C'est qu'il a annoncé ce mercredi devant les maires, réunis en congrès à Paris. L'objectif pour le ministre de l'Éducation nationale, répondre à la baisse du niveau de certains élèves.
Au début du mois, le ministre s'alarmait des résultats "inquiétants" des élèves de 4e en français et en mathématiques. Pour le ministre, "un élève qui rentre en 6e sans savoir lire ou compter, c'est quasiment de la maltraitance".
Pour ces lycéens rencontrés par RMC, le redoublement n'est pas si tabou. “J’ai plein d’amis qui ont redoublé et on ne trouve pas ça si choquant, au contraire”, indique une élève. “Je ne vois pas pourquoi ce serait tabou de redoubler, surtout que la plupart des élèves le font par choix”, ajoute une autre.
Par contre, du côté des parents, la question semble plus délicate.
“Si on me dit 'votre enfant doit redoubler', je peux m’interroger. Mon enfant n’est peut-être pas si mauvais, peut-être que c’est la faute de la maîtresse…”, s’interroge une mère.
Le redoublement, une étape dure à vivre
L'année dernière, Eva a redoublé. Et pour cette élève de seconde, le plus dur, ce n'était pas le regard de ses parents, mais plutôt celui de ses camarades à la rentrée. “Il y a beaucoup de moqueries des autres élèves parce que, quand on redouble, on est un peu exclu”, confie-t-elle. Malgré des premiers mois difficiles, désormais, les résultats sont là pour Eva. Elle est deuxième de sa classe. “Je suis très contente d’avoir redoublé”, assure-t-elle. Mais tous les élèves ne vivent pas leurs redoublements de cette façon.
“Dans la plupart des cas, quand on faisait plus redoubler les élèves, ça ne produisait pas forcément de meilleurs résultats. Les élèves le vivent comme une sanction. Ils ne sont pas dans une optique pour dépasser les difficultés qu’ils rencontraient”, appuie Jérôme Fournier, secrétaire national du syndicat enseignant UNSA.
Pour l'enseignant, c'est avant tout sur la mixité scolaire et sociale de l'école qu'il faut jouer pour rehausser le niveau des élèves.