"On est un peu livrés à nous-mêmes": seul un étudiant sur trois obtient sa licence sans redoubler

Seulement un tiers des nouveaux inscrits à l'université en France obtiennent leur licence en trois ans, c'est-à-dire sans redoubler. C'est ce qu'indique le dernier rapport annuel sur l'éducation de l'OCDE publié mardi.
Un taux beaucoup plus faible par rapport aux autres pays de l'OCDE, où la moyenne est de 43%. S'adapter au système universitaire, trouver la bonne filière autant de freins pour les étudiants à Aix-en-Provence.
Devant leur université, Phara et Elise se souviennent du choc qu'elles ont ressenti lors de leur première année de licence.
“On passe d’une scolarité où on est très encadré à un milieu ou en réalité, on est submergé par le monde, un peu livré à nous-même”, confie Phara. “Il faut vraiment se cadrer, se mettre des limites et savoir se gérer”, conseille Elise.
À côté d'elles, leur amie Nour, 25 ans, a enchaîné trois premières années de licence dans des disciplines différentes. "La dernière chance vraiment, c’était anglais. Et ça va, j’ai trouvé mon bonheur au final", souffle-t-elle.
Des conséquences économiques
Ce qui a été déterminant pour cette étudiante désormais en master, c'est l'année sabbatique qu'elle a passée en Irlande. “Déjà j’ai su que j’aimais beaucoup l’anglais. J’ai eu l’expérience, j’ai été tous les jours en contact avec la langue. Ça a amélioré encore plus mon niveau”, explique-t-elle.
Le manque d'aide à l'orientation après le bac pourrait expliquer ce faible taux de réussite en licence selon l'OCDE. Et cela à des conséquences, explique Corinne Heckmann, qui a participé à la rédaction du rapport.
“On peut réfléchir aux coûts derrière. Ce sont des dépenses publiques qui pourraient peut-être être utilisées différemment pour préparer les élèves à l’enseignement supérieur”, indique–t-elle.
Mais elle précise tout de même que la moitié des 25-34 ans sont diplômés de l'enseignement supérieur en France.