"On fait face à des groupuscules d'extrême gauche": deux étudiants menacés de mort à Grenoble

Tensions à l'université de Grenoble. Des tags avec des menaces de mort visant deux militants de l'Uni, syndicat étudiant classé à droite, ont été découverts vendredi sur la façade d'un des bâtiments du campus.
"10 améliorable. Mort à Yvenn, mort à Samuel", peut-on lire, faisant référence à la demande de syndicats étudiants classés à gauche, comme l'Unef ou l'Union étudiante, d'instaurer, après les blocages liés à la contestation de la réforme des retraites, une mesure de "10 améliorable". Cela consiste à mettre une note de 10 minimum à chaque étudiant, qu'il se soit présenté ou non aux épreuves de son université, afin qu'il puisse valider son année.
Une mesure à laquelle l'Uni s'oppose "catégoriquement" comme nous l'explique Yvenn Le Coz, l'un de ces étudiants visés par des menaces de mort, dans "Charles Matin" sur RMC et RMC Story.
"On s'y oppose catégoriquement dans le sens où cette mesure mènerait à une dévalorisation du diplôme qui ne profiterait ni aux étudiants ni aux universités. Je pense sincèrement qu'ils ne font pas ça pour l'intérêt des étudiants, mais dans leur propre intérêt, car ce sont eux qui n'ont pas été en cours et ce sont eux qui ont bloqué la fac", juge-t-il.
"On avait été menacés quelques jours avant, lors d'un tractage, par des militants antifascistes"
Des tensions liées aux multiples blocages de la fac qui ont donc conduit à de sérieuses menaces de mort, que les deux victimes ont dénoncé aux forces de l'ordre par l'intermédiaire d'une plainte, comme l'explique Le Monde, afin de pouvoir éclairer les circonstances et les origines de ces menaces. "Qui précisément, c'est difficile de le savoir", confie Yvenn Le Coz dans "Charles Matin".
"Par contre, nous savons que nous faisons face à des groupuscules d'extrême gauche. On avait été menacés quelques jours avant, lors d'un tractage, par des militants antifascistes se revendiquant proches de l'Unef", assure-t-il.
"Et quelques heures après la découverte du tag, j'ai encore été pris à partie en pleine rue par deux militants antifa, qui ont fait d'ailleurs directement référence au tag. Donc j'aurais tendance à dire que oui, ça provient de militants antifa, de groupuscules d'extrême gauche, d'autant plus qu'ils parlent de '10 améliorable' sur le tag", explique-t-il.
Il devait passer ses partiels ce lundi, mais le risque sécuritaire est trop important
Avec ces syndicats, "tout dialogue est impossible" selon Yvenn Le Coz, soulignant les violences "fréquentes" venant de ces syndicats rivaux. "Ils font ça en toute impunité", dénonce-t-il, malgré le soutien apporté ce week-end par la ministre de l'Enseignement supérieur et par les instances de l'université de Grenoble.
Pour Yvenn Le Coz, "cela ne suffit pas", saluant toutefois le fait d'avoir également reçu un message de soutien de la part d'Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.
"Elles (les instances) condamnent mais quand on leur demande des prendre des mesures, elles ne le font pas alors que ça fait des mois que nous alertions qu'un drame allait se produire", tacle-t-il, réclamant la "dissolution" de certaines associations qui menacent des étudiants, et des "sanctions" pour les bloqueurs de facultés.
Une situation qui conduit Yvenn Le Coz à devoir reporter ses dates d'examen, comme l'a proposé l'université. "Je devais être en train de passer mes partiels aujourd'hui (ce lundi), ce que je ne peux pas faire au vu des menaces. Actuellement, mettre les pieds sur le campus présente un risque sécuritaire bien trop important pour moi", regrette-t-il.