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Éducation

Parcoursup: 83% des élèves angoissés au moment de valider leurs choix

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La France a-t-elle un problème d'orientation de ses élèves? Selon une étude du Medef, l'orientation des jeunes pose problème. En effet, seulement la moitié des élèves en BAC+1 se déclarent satisfaits de leur choix de filière après le Bac.

Aucun pays ne gâche plus ses jeunes talents que la France. C’est la conclusion préoccupante d’une grosse étude que publie le Medef sur l’orientation des jeunes. Une politique publique qui dysfonctionne à presque tous les niveaux entre impossibilité d’obtenir le parcours souhaité, l’incapacité à remettre à flot les élèves en difficulté, l’inadéquation entre les filières proposées et les besoins des entreprises, et enfin complexité des passerelles entre les formations.

Résultat, 83 % des élèves sont angoissés au moment de formuler leurs vœux sur Parcoursup. La moitié seulement des étudiants en Bac+1 se déclarent satisfaits à la fois de leur filière et de leur établissement. 17% des moins de 25 ans restent au bord de la route. Ils ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi. C’est deux fois plus qu’en Allemagne.

Et d’un autre côté, la France est aussi le pays qui compte le plus de jeunes surdiplômés par rapport aux emplois qu’ils occupent ce qui est encore une forme de gâchis

Une perte de 3 à 4 millions d'euros par an

Un gâchis qui a un coût. La Direction générale du Trésor estime que la mauvaise orientation représente une perte annuelle de 3 à 4 milliards d’euros pour l’économie française. Il a un coût pour le système social puisque cette mauvaise orientation, c’est une des explications de la faiblesse du taux d’emploi en France. Ce qui implique donc moins de cotisations et plus de prestations.

C’est aussi un coût pour les entreprises: 300.000 à 500.000 abandons de recrutements par an, faute de candidats, des motivations hétérogènes et un turn-over élevé. Un coût pour les jeunes puisque chaque année, 120.000 jeunes supplémentaires pourraient trouver un emploi s’ils étaient mieux orientés.

En partant de ce constat, le Medef propose principalement de la mise en cohérence des politiques d’orientation. D’abord en formalisant entre Etat, régions et partenaires sociaux une stratégie qui met en regard offre et demande de compétences. Il préconise aussi de lutter contre les biais et les stéréotypes qui ont la vie dure, de renforcer les liens entre l’école et l’entreprise, démarrer tôt la réflexion sur l’orientation

Emmanuel Lechypre