Pas certain que de mettre un policier dans un établissement ne change quoi que soit
Bientôt des policiers dans les écoles ? Pour lutter contre la violence à l'école, le gouvernement a promis vendredi un arsenal de mesures sécuritaires, n'excluant pas de faire entrer les forces de l'ordre au sein des établissements scolaires lors de "moments de tension".
Les ministres de l'Education, Jean-Michel Blanquer, de l'Intérieur, Christophe Castaner, et de la Justice, Nicole Belloubet, ont réuni vendredi matin un "comité stratégique" afin de mettre en oeuvre un plan d'actions, demandé par Emmanuel Macron.
"On aimerait que ça ne s'arrête pas à des mots et qu'il y ait un changement de mentalité"
Le chef de l'Etat avait exigé des "mesures" après la publication d'une vidéo, au cours du week-end dernier, d'un élève menaçant son enseignante avec un pistolet factice dans un lycée de Créteil (Val-de-Marne), un incident qui a suscité l'indignation tout au long de la semaine.
L'opposition a accusé le ministre de l'Education de "laxisme" tandis que sous le hashtag ironique #pasdevague, des milliers d'enseignants ont témoigné sur Twitter de cas de violences dans leurs établissements ayant été étouffés, selon eux, par leur hiérarchie.
Une constatation que confirme Jean-Rémi Girard, président du SNALC (Syndicat national des lycées et collèges) ce vendredi matin sur RMC. Il estime que la priorité est le suivi des sanctions et une écoute de la part de la hiérarchie, quelque chose qui manque aujourd'hui, plutôt que ces mesures sécuritaires.
"Le hashtag #PasDeVague a permis aux Français de voir ce qui se passe dans les écoles"
"Le volet sécuritaire n'est probablement pas la première chose qui est attendue par les collègues. Loin de là. Ce qu'ils disent c'est qu'on a besoin d'être entendus, on a besoin que lorsqu'on remonte quelque chose à notre hiérarchie qu'il se passe quelque chose. Je ne suis pas certain que de mettre un policier dans un établissement ne change quoi que soit. On aimerait que ça ne s'arrête pas à des mots et qu'il y ait un vrai changement de mentalité dans l'Education nationale, et ce n'est en le disant qu'on va l'obtenir."
Il estime en revanche que les milliers de témoignages que l'on a pu voir sur les réseaux sociaux grâce au hashtag #PasDeVague sont une bonne chose pour faire comprendre au reste de la population ce qui se passe vraiment dans les écoles.
"C'est important ce qui se passe en ce moment. Car ce sont des choses que nous connaissons malheureusement assez bien, mais c'est vrai que ça ne franchit pas toujours les barrières de l'Education nationale. Le hashtag #PasDeVague a permis aux Français de voir ce qui se passe dans les écoles."