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Éducation

Pourquoi un lycée parisien interdit le port des robes et des jupes

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Depuis la rentrée, un lycée privé du 18e arrondissement de Paris a durci les règles vestimentaires de son réglement intérieur. Robes et jupes sont proscrites au sein de l'établissement.

Depuis la rentrée, à Paris, le lycée privé sous contrat Charles de Foucauld, qui accueille 600 élèves, a changé son règlement pour interdire le port des jupes et des robes.

Les filles doivent porter un pantalon “simple”, et un haut de couleur unie, sans marque apparente. Le règlement est appliqué à la lettre. Plusieurs jeunes filles ont été renvoyées chez elle pour être venues en jupe ou en robe. Les garçons, de leur côté, n’ont pas le droit de porter des maillots de foot.

Pour le directeur de cet établissement, il ne s’agit pas d’imposer un uniforme mais plus simplement une “tenue uniformisée” qui permet de mettre un terme aux polémiques par exemple sur les crop tops et les vêtements trop sexy. Il ne parle pas de l'abaya qui, apparemment, n’est pas portée dans cette établissements catholique.

À la direction de l’enseignement catholique, on indique qu’il n’y a pas de projet d'étendre cette expérience d’interdiction des jupes. C’est une initiative de ce seul directeur de lycée.

L'interdiction du port du pantalon longtemps en vigueur

Une loi de 1800 interdisait aux femmes dans toute la France de se travestir et donc de porter un pantalon. En 1909, cette loi a été amendée pour faire deux exceptions. Les femmes pouvaient marcher dans la rue en pantalon à condition de tenir un vélo à la main, ou bien les rênes d’un cheval.

Ce texte est ensuite tombé en désuétude, personne ne l’appliquait mais personne n’avait pensé à abroger la loi. Ce n’est qu’en 2013 qu’un sénateur a demandé et obtenu que cette interdiction disparaisse.

Donc à dix ans près, les élèves du lycée Charles de Foucauld auraient pu répondre à leur directeur qui leur interdit les jupes qu’elles ne pouvaient pas non plus venir en pantalon.

Tout cela prouve une fois de plus la difficulté qu’il y a à réglementer les tenues, et celles des jeunes filles en particulier.

Nicolas Poincaré