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Éducation

"Un appel massif aux contractuels": les enseignants jugent insuffisant le plan de recrutement

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Le choc des savoirs voulu par Gabriel Attal ne se fera pas sans professeur. Le ministre de l'Education nationale a annoncé ce jeudi que la suppression de postes d'enseignants sera moins forte que prévu en maternelle et en primaire. Et il y aura même des créations pour les collèges et lycées. C'est une première depuis 2017, mais on est encore loin du compte selon les syndicats.

La suppression du nombre d'enseignants sera moins forte que prévu. Ce ne seront pas 1.700, mais 650 postes supprimés en maternelle et en primaire. La mesure a été présentée ce jeudi par Gabriel Attal dans le cadre des négociations autour du budget 2024.

Cela n'empêchera pas "de continuer à réduire la taille des classes" vu que les élèves seront moins nombreux à la rentrée prochaine, selon le ministre de l'Éducation.

Dans les collèges et lycées, la suppression prévue de 484 postes d'enseignants pour l'année prochaine est annulée. Le "choc des savoirs" promis par le ministre de l'éducation est passé par là. 574 postes seront même créés. C'est la première fois que l'Éducation nationale crée des postes depuis 2017.

Mais on est encore loin du compte selon les enseignants et les directeurs d'établissement. Parce qu'avec ces postes créés, le ministère pourra dédier 2.300 postes aux groupes de niveaux. Sauf que les syndicats avaient tablé sur huit fois plus de besoins pour assurer ce dispositif. Ce sera moins ambitieux, constate le proviseur Olivier Beaufrère, secrétaire national du SNPDEN.

“Les créations de postes sont toujours de bonnes nouvelles. La certitude pour l’instant, c’est qu’on ne sera certainement pas sur un choc des savoirs pour ça”, estime-t-il.

Une difficulté pour recruter

Le ministre a établi des priorités avec en haut de la liste, l'Outre-mer et les académies de Créteil, Amiens ou Lyon. Ces groupes de niveaux seront limités à 15 pour moins de la moitié des élèves concernés, en classe complète pour les autres.

Mais le syndicat enseignant SE-Unsa est pessimiste. La secrétaire générale Élisabeth Allain Moreno n'est même pas sûre que ces créations de postes trouvent preneurs.

“On n'est pas en capacité de faire venir des personnes dans l’Éducation nationale. On va avoir la situation d’un appel massif aux contractuels, c’est évident. Et puis, on aura des dispositifs qui ne pourront pas se mettre en place”, juge-t-elle.

Les syndicats d'enseignants auraient souhaité que les créations de postes bénéficient à tous. Et qu'elles concernent également les surveillants et les CPE, ce qui est réclamé fréquemment depuis l'attaque d'Arras.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours