Vague d'émotion et de revendications après le suicide d'une directrice d'école
Vague d'émotion et de soutien après le suicide d'une directrice d'école de Pantin. Christine Renon, 58 ans, a mis fin à ses jours dans son établissement le 23 septembre dernier, après avoir écrit un long courrier sur son épuisement professionnel.
Ses obsèques ont lieu ce jeudi. Les syndicats d'enseignants appellent à la grève aujourd'hui et à se rassembler dans son département en Seine-Saint Denis, mais aussi dans le Val-d'Oise, à Valenciennes ou encore à Caen dans le Calvados. Des initiatives ont été recensées dans au moins 55 départements selon le Snuipp.
"On a besoin d'échanger, d'en parler, de mettre des mots sur ce que l'on ressent"
Plus de 60% du personnel enseignant a prévu de se mobiliser en Seine-Saint Denis, au moins 150 écoles seront fermées ce jeudi. Une mobilisation à la hauteur de l'émoi qu'a suscité son geste désespéré.
Face aux enfants, en classe, il faut tenir. Mais en salle des profs, l'émotion est toujours aussi forte. Touché, choqué, maintenant arrive aussi de la colère... Tout le monde a du mal à comprendre comment elle a pu en arriver là. Stéphanie est enseignante en maternelle à Bobigny:
"On a ce nom qui revient tout le temps, on a besoin d'échanger, d'en parler, de mettre des mots sur ce que l'on ressent. La rentrée est difficile pour tout monde. On s'identifie et forcément, ça nous touche..."
"Se battre pour que le système change vraiment et que l'on puisse faire notre métier dans de bonnes conditions"
Du long courrier de Christine Renon qu'il tient dans ses mains, Benjamin, directeur d'école depuis deux ans, retient sa signature. "Christine Renon, directrice d'école, épuisée".
"C'est ce que je vis et ce que les autres directeurs d'école vivent dans leurs missions du quotidien. Les tâches administratives, toute la pression des institutions, cette solitude, cet isolement qu'on peut avoir dans cette mission."
C'est pour se sentir soutenu lui aussi qu'il sera présent au rassemblement.
"On va se battre pour lui rendre hommage et se battre pour que le système change vraiment et que l'on puisse faire notre métier dans de bonnes conditions."
Un malaise profond qui touche l'ensemble de la profession, dénoncent les principaux syndicats enseignants. Une pétition mise en ligne avant mercredi par l'intersyndicale a déjà recueilli plus de 85.000 signatures jeudi matin.