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Éducation

Val-d'Oise: une enseignante menacée de mort dans un collège, une enquête ouverte

Le collège Lucie Aubrac à Argenteuil

Le collège Lucie Aubrac à Argenteuil - Google maps

Une enseignante du collège Lucie Aubrac à Argenteuil a reçu une lettre de menaces de mort évoquant Samuel Paty et Dominique Bernard. Une enquête a été ouverte, et la communauté éducative exprime sa vive inquiétude face à un climat de plus en plus lourd.

Une enseignante a reçu, au collège où elle travaille dans le Val-d'Oise, une lettre de menaces de mort mentionnant les professeurs assassinés Samuel Paty et Dominique Bernard, ce qui a aussitôt entraîné l'ouverture d'une enquête, a indiqué mercredi le parquet de Pontoise.

Le courrier a été reçu le 12 juin au collège Lucie Aubrac à Argenteuil et le ministère public a, le jour-même, confié l'enquête au commissariat de la ville suite au dépôt d'une plainte par la victime.

"Une feuille A4 avec le nom de l'enseignante, le nom de Samuel Paty et celui de Dominique Bernard, avec deux phrases très brèves au-dessous et une illustration" a été envoyée à l'établissement scolaire, a indiqué mercredi à l'AFP la préfecture qui n'a pas souhaité davantage détailler le courrier de menaces visant la professeure.

L'enseignante sous protection fonctionnelle

Le document a été envoyé en laboratoire pour analyses et pour "essayer de trouver des éléments papillaires et ADN", a ajouté la préfecture. Le jour des faits, le préfet a appelé l'enseignante "pour lui témoigner de son soutien et lui proposer une protection dans ses allers et retours à l'établissement scolaire."

Le lendemain, le sous-préfet et le directeur académique adjoint ont rencontré la communauté enseignante et la principale du collège, selon les précisions apportées par cette même source et par le rectorat de Versailles.

Lundi, "un dispositif d'écoute a été mis en place pour accompagner les personnels, en réponse à l'émoi légitime suscité par les événements", a annoncé le rectorat qui précise que l'enseignante visée par les menaces "s'est vue accorder la protection fonctionnelle".

Dans une lettre ouverte à la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne diffusée mercredi, l'équipe pédagogique de l'établissement a déploré le fait que "la peur, la colère et la lassitude se sont immiscées dans (leur) collège." "Aujourd'hui, nous sommes à bout", ont écrit les membres du personnel dans leur texte publié sur le site internet du Figaro.

"Le mépris de certains élèves, mais aussi des institutions qui ignorent notre profond mal-être et nous enjoignent à continuer comme si de rien n'était, nous scandalise", déplorent les signataires du texte.

En écho à ce courrier, la ministre de l'Education a témoigné mercredi, sur X, de sa "solidarité totale aux équipes du collège Lucie Aubrac d'Argenteuil". "Je ne tolérerai aucune menace et aucune violence à l'École," a affirmé Elisabeth Borne dans son message.

C.A avec AFP