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Éducation

Violences à l'école: Gabriel Attal veut des conseils de discipline dès le primaire

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Face à l'augmentation des cas de violences dans les écoles, le gouvernement passe à l'action. La ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet, propose que tous les collégiens déposent leurs téléphones portables dans une boite à l'entrée des établissements, pour faire respecter l'interdiction. Et le Premier ministre Gabriel Attal envisage d'instaurer des conseils de discipline dès le primaire. Ce qui ne manque pas de faire réagir.

Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation, veut imposer une "pause numérique" pour tous les collégiens en réaction aux récentes violences contre des collégiens, à Montpellier et à Viry-Châtillon notamment. Concrètement, elle suggère que tous les collégiens aient à déposer leur téléphone portable dans une boîte, à l'entrée de l'établissement.

De son côté, le Premier ministre, Gabriel Attal, envisage la création de conseils de discipline dès l'école primaire. Ils n'existent à ce jour qu'à partir du collège.

Quand il regarde ses trois fils, âgés de 7 à 14 ans, Grégory ne peut s'empêcher de s'inquiéter. “On voit qu’il y a de plus en plus de violences donc c’est compliqué”, estime-t-il.

Mais pour ce papa, comme pour d'autres parents, créer des conseils de discipline en primaire ne résoudra rien.

“Un conseil de discipline à cet âge-là, ça peut les traumatiser. Une réunion parents-profs ça suffit largement”, indique-t-il.

“Pour moi, ça va les rendre encore plus violents demain en fait”, ajoute une mère de famille. Seule voix dissonante parmi ces parents, celle de Charles. “Quand l’enfant redevient violent, redevient insultant, oui je pense que malheureusement, il faut en arriver là”, appuie-t-il.

Des sanctions plus importantes nécessaires?

Aujourd'hui, dans les écoles, seules des suspensions de quelques jours peuvent être prononcées, mais aucune exclusion possible. Ce qui rend inutile toute procédure disciplinaire. Dans l'école de Mélody, par exemple, des semblants de conseils de discipline ont parfois été organisés.

“C’était pour marquer le coup en fait. Les élèves à qui on a fait subir ce conseil de discipline, ce sont ceux pour qui on considérait qu’ils étaient allés vraiment très loin. Mais généralement, on a observé très peu de changement”, confie-t-elle.

Des sanctions plus importantes pourraient changer la donne. Mais les directeurs d'établissements préviennent. Pour que ce soit efficace, il faut que ces sanctions soient prises en lien constant avec les parents.

Martin Bourdin avec Guillaume Descours