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Éducation

Yvelines: reprise des cours au collège d'Issou, procédure disciplinaire contre certains élèves

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Une professeur de français a été victime de fausses rumeurs après un cours d'histoire de l'art, où elle avait montré une peinture du 17e siècle avec des femmes nues. Après deux jours durant lesquels les enseignants de l'établissement ont exercé leur droit de retrait, les cours reprennent ce mardi matin. Les professeurs dénoncent un climat d'insécurité.

Reprise des cours ce mardi au collège Jacques Cartier d'Issou, dans les Yvelines. Ils étaient suspendus depuis vendredi dernier, car les enseignants protestaient après un incident survenu jeudi lors d'un cours.

Une professeure avait montré un tableau du 17e siècle du peintre italien Giuseppe Cesari, sur lequel cinq muses sont représentées nues. À la vue de ce tableau, "une poignée d'élèves" ont détourné ostensiblement le regard, explique l'académie de Versailles. Des rumeurs ont ensuite commencé à circuler, attribuant des propos racistes et islamophobes à cette professeure de français.

Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, s'est rendu sur place ce lundi pour apporter "tout son soutien" au personnel. Des élèves se sont également rendus devant le collège pour soutenir l'enseignante de français.

Est-ce que l'incident de jeudi relevait d'une atteinte à la laïcité? Aucun témoignage recueilli ne l’affirme. Mais ce qui est sûr, c'est que dès la récréation, des élèves qui ont vu le tableau du Louvre en classe ont colporté des rumeurs infondées sur l'enseignante.

“C’est du français, c’est de l’art donc ça n’a aucun rapport avec le racisme”, indique une élève. “Ses anciens élèves la soutiennent. Je pense que certains ont dû mal interpréter le fait qu’elle montre ces images”, affirme une autre.

12 faits signalés depuis octobre

Le même jour, des élèves de 6e se plaignent du choix de l'enseignante, puis un parent d'élève fait pareil par mail. Les professeurs, le soir, écrivent qu'ils font valoir leur droit de retrait, inquiets de la multiplication des problèmes de disciplines, de violences ou des remises en question fréquentes de leur pédagogie. En effet, 12 faits ont été signalés depuis octobre. Des faits "qui n'arriveraient pas" écrivent-ils, s'il y avait assez de CPE ou de surveillants réclamés depuis la dernière rentrée.

Cette mère d’élèves attire d'ailleurs l'attention sur cette question: "Je suis venue pour soutenir les professeurs déjà, parce que ça fait plusieurs mois qu’ils sont en souffrance. On les laisse face à leur misère en fait. Les surveillants ne sont pas assez nombreux, ils accueillent de nouveaux élèves avec de grosses problématiques".

Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre des élèves responsables, qui se sont excusés auprès de l’enseignante précise le rectorat.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours