Faut-il sauver à tout prix les bars de village? "S'il ferme, les autres commerces ne marchent plus"

Le bar du village a-t-il une mission de service public? Selon certains maires oui. Au point de reprendre la gestion de certains établissements abandonnés. C'est le cas à Correns dans le Var où la mairie a décidé de mettre la main sur le bistro de la commune de 891 habitants.
Désormais derrière le bar, une employée communale est chargée de faire le service chaque jour: "Tenir un bar ce n'est peut-être pas mon rôle mais me préoccuper de la vie économique du village ça l'est", explique ce lundi sur le plateau des Grandes Gueules, Nicole Rullan, la maire de Correns.
En fait, le bar du village était déjà en délégation de service public mais le délégataire a dû arrêter pour raison de santé. En attendant une exploitation privée et commerciale sous forme de location-gérance, la mairie a repris le bar sous forme de régie municipale.
Vital pour tous les commerces?
Actuellement, la période est creuse reconnaît la maire: "Je pense que le bar est rentable sur l'année entière. On a repris au 1er octobre mais on est plus sur un service public que sur un phénomène rentabilité pour la commune", reconnaît-elle.
"Si le bar est fermé, les autres commerces ne fonctionnent plus. C'est un lieu de rencontre", explique la maire sur RMC et RMC Story.
Dans la Loire, de nombreux locaux ont été rachetés par les mairies et un locataire les occupe en pratiquant l'activité de restaurateur: "Ça marche bien", témoigne Marcel, qui vit dans la région.
"Pas le rôle d'un maire"
Sur le plateau des Grandes Gueules, l'initiative étonne: "Ce n'est pas le rôle d'un maire mais ils n'ont pas le choix, c'est peut-être compliqué à comprendre pour des Parisiens mais c'est comme ça dans les petites communes", défend Zohra Bitan.
Justement, en bon Parisien, Charles Consigny s'étonne que la gestion du bar soit entre les mains des services publics mais comprend l'utilité: "On paie bien les émissions de Nagui sur fonds publics, je ne vois pas pourquoi on ne paierai pas quelque chose de plus utile comme les petits commerces de village", ironise-t-il. "On finance tout et n'importe quoi même si ça m'effraie ce côté soviétique avec un employé du bar, employé de l'administration".
"Il faut étudier toutes les possibilités et faciliter les choses pour que les petits commerces soient toujours ouverts avec peut-être des exonérations de charges", ajoute l'avocat.
"Un pastis servi par un fonctionnaire et puis tu vas bosser à France Travail, c'est ça la vie en France", ironise Charles Consigny.
Les candidats à la reprise du bar de Correns (Var) peuvent retirer un dossier sur le site de la mairie et le déposer avant le 14 février prochain.