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Fessée: "Ces enfants ont un QI moins élevé ou un comportement plus agressifs que les autres"

Fessée: selon un médecin, les enfants victimes "ont un QI moins élevé ou un comportement plus violent que les autres"

Fessée: selon un médecin, les enfants victimes "ont un QI moins élevé ou un comportement plus violent que les autres" - RMC

Koumba, auditrice de RMC, est intervenue dans Bureau de vote ce lundi pour interpeller la députée Maud Petit, qui a déposé une proposition de loi pour interdire la fessée.

La France va-t-elle devenir le 23ème pays européen à interdire la fessée? 29 députés de tous bords ont déposé le 22 février dernier une proposition de loi pour interdire les "violences éducatives ordinaires". Aujourd'hui, ils sont 70 à l'avoir signée. Ils ont trouvé un soutien de taille: la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui y est favorable.

La mesure serait avant tout symbolique, pour faire "changer les mentalités", le texte ne prévoit d'ailleurs aucune sanction pénale. 87% des enfants subissent quotidiennement des pratiques punitives coercitives, selon les auteurs. Aujourd'hui, le code pénal interdit toute forme de violence envers les enfants mais autorise un "droit de correction". 

Comme l'a constaté RMC, de nombreux parents ne voient pas d'un bon oeil cette interdiction. Maryline a trois enfants turbulents, et parfois elle avoue leur donner une fessée: "A force de dire 'je vais, je vais...', à un moment donné, je dis stop, et je donne une petite fessée. Je n'ai pas honte". Ruben, son fils de 9 ans, confirme: "Quand elle donne des fessées, ça fait mal et je pleure. Mais après, je ne recommence pas". 

Même son de cloche pour Steve, qui est contre une éventuelle interdiction de la fessée: "Si mon fils ne m'écoute pas ou s'il a pas l'intention, je lui donne une fessée. Et je n'ai pas envie de me faire interpeller par un autre parent ou même un policier pour me dire 'Monsieur, c'est interdit de donner une fessée à votre enfant'"

Pourtant, le docteur, Gilles Lazimi l'assure, les violences éducatives laissent des séquelles aux enfants: "Ils ont un QI moins élevé, plus d'échecs scolaires, des baisses de performance, un comportement anti-social, c'est à dire qu'ils vont être plus agressifs que les autres". 

En 2016, un amendement avait été voté pour interdire la fessée avant d'être censuré par le Conseil constitutionnel. La France a été épinglée par le Conseil de l'Europe en 2015 et par l'ONU en 2016 pour n'avoir pas interdit clairement toute forme de châtiment corporel envers les enfants. 

X.A. avec Juliette Droz, Antoine Jeuffin et Alfred Aurenche