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Fillettes mortes dans une caserne de gendarmerie: la mère mise en examen pour "assassinats"

Le profil de cette femme de 38 ans inquiète les enquêteurs: elle est décrite comme "perturbée, voire bi-polaire" par des proches.

La mère des deux fillettes retrouvées mortes dimanche dans un appartement de fonction de la brigade de gendarmerie de Limonest, près de Lyon, a été mise en examen pour "assassinats" et placée en détention provisoire, mercredi soir. 

Le juge des libertés et de la détention a suivi les réquisitions du parquet de Lyon qui avait ouvert dans la soirée une information judiciaire pour assassinats. Au cours des 48 heures de sa garde à vue, cette femme de 38 ans, a contesté les faits reprochés et donné des explications "peu cohérentes avec les éléments dont disposent les enquêteurs". 

Selon ses proches, elle est décrite comme "perturbée, voire bi-polaire". Au total, elle a été entendue à sept reprises par les enquêteurs. La jeune femme avait été hospitalisée en état de choc le dimanche soir.

"Comportement étrange"

Pourtant, deux jours avant la découverte des corps de ses filles, elle a adopté un "comportement étrange", d'après une source proche du dossier. Elle a ainsi donné, sans raison apparente, des vêtements et des jouets de ses filles à un centre de loisirs. Au téléphone, elle cherche à dissuader son frère et sa belle-soeur de venir la voir. Ils maintiennent pourtant leur visite et la trouvent "perturbée", même s'ils savent qu'elle a des problèmes de couple.

En garde à vue cette mère de famille a multiplié les contradictions. Elle a affirmé aux enquêteurs s'être occupée de sa cadette dimanche dans la journée. Or les expertises sont formelles: la petite fille est décédée dans la nuit. Autre élément troublant, dès sa première audition, son compagnon l'avait accusé spontanément d'avoir tué leurs enfants.

Les secours avaient été alertés dimanche à 17h20 pour deux fillettes, nées en 2012 et 2014, en arrêt cardiaque. Elles n'avaient pu être réanimées et les décès ont été constatés sur place. Selon les premiers témoignages, c'est leur mère qui les aurait retrouvées inanimées dans leurs lits, où elles étaient allées se reposer dans l'après-midi. Le père des fillettes, un sous-officier de la brigade de gendarmerie de Limonest, était dimanche en déplacement pour une épreuve sportive. Il avait été entendu dimanche soir par les enquêteurs, ainsi que d'autres témoins.

Marion Dubreuil et X.A