"Gilets jaunes": "couac" du gouvernement, que s'est-il vraiment passé?

Couac, cafouillage, revirement… Autant de termes utilisés pour qualifier ce qu’il s’est passé mardi au gouvernement. Alors que celui-ci avait annoncé renoncer à une partie des mesures annoncées par Edouard Philippe mi-novembre en réponse au mouvement des "gilets jaunes", ces mesures ont finalement été maintenues quelques heures plus tard.
Alors que s’est-il vraiment passé? Si l’on se place dans le contexte général, l’État va devoir dépenser près de 10 milliards d’euros pour calmer la grogne sociale. Et le gouvernement doit trouver comment faire des économies pour financer cela. Bercy envisage de supprimer l’extension du chèque énergie à deux millions de foyers supplémentaires, le relèvement du barème kilométrique et le doublement de la prime à la conversion. En effet, ces mesures devaient compenser la taxe sur les carburants. Comme celle-ci a été suspendue, ces mesures n’ont plus lieu d’être. De plus, cela fait au passage économiser 130 millions à l’État. Un plan que Matignon valide.
Des députés désabusés
Sauf qu'à l'Assemblée nationale, cette annonce fait l'effet d'une bombe. Des députés proches du Premier ministre ne cachent pas leur agacement. "J'ai envie de pleurer", dit l'un eux avant d'ajouter: "Là ça va trop loin. On sacrifie une fois de plus les mesures de transitions énergétique. On ne tient pas parole".
Un échange avec Matignon débute avec messages énervés et désabusés de députés fidèles. Un dialogue qui porte ses fruits. En fin de journée, Edouard Philippe décide de revenir sur les annonces, car il a compris que ça ne serait pas compris. "On apprend de nos erreurs", confie l'un de ses proches.